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Le 5. mars 2013 à 19h20

Six Fours Patrimoine C'était en février 1897 et mars 1889...

On ne s'en souvient pas, et c'est normal car nous n'étions pas nés. En février 1897 le torpilleur 168 s'échouait sur une plage du Brusc et en mars 1889 le torpilleur 102 chavirait au Rouveau.

C'était en février 1897. Photos tirées de la collection de S.Sappino.

C'était en février 1897. Photos tirées de la collection de S.Sappino.

Serge Sappino (du foyer Pierre Singal) en passionné d'histoire locale et en collectionneur de vieilles photos a fouillé ses archives et nous racontait qu'en février 1897 le torpilleur 168 fut victime d'une avarie au large de Sanary: "il fut pris en remorque par le remorqueur Dromadaire pour rejoindre l'arsenal mais le fort mistral lui fit rompre les amarres et dériver jusqu'à une plage du Brusc où il s'échoua". Il fit l'attraction des riverains et fut immortalisé par une photo. Gérard Loridon qu'on ne présente plus, a aussi parlé de cet épisode dans une conférence autour "des épaves de l'ouest varois du Cap Nègre au Cap Sicié": "Je m'appuie sur le travail d'un grand ami qui s'appelle Jean-Pierre Joncheray, plongeur-archéologue dont la femme Anne est directrice du Musée Archéologique de Saint-Raphaël. Il a notamment écrit une vingtaine de fascicules où il a recensé toutes les épaves de la côte". Il y précise que "deux remorqueurs furent nécessaires pour le sortir et le ramener à l'Arsenal". Il reprendra du service jusqu'en 1908 pour finir comme cible de lancement de torpilles entre 1910 et 1911.

Le torpilleur 102


Et toujours d'après le travail de Jean-Pierre Joncheray, on apprend qu'en mars 1889 un autre torpilleur connut des difficultés mais l'affaire fut plus grave: "le torpilleur 102 chavira au large du Rouveau avec 16 hommes à bord". Le commandant et neuf hommes furent sauvés, mais six périrent. Une stèle fut d'ailleurs érigée en leur mémoire au cimetière Séverin Saurin, cette dernière fut rénovée en 2003 par le Souvenir Français. Le torpilleur 102 reposait à 35m de fond. Il fut renfloué et remis en service, d'abord attaché à l'école des Torpilles puis à la défense mobile de Toulon. Il fut rayé des listes en 1905. Et un évènement insolite rappela ce drame quelques mois plus tard: "le patron pêcheur Pierre Roux capture dans ses filets à thon un énorme requin de 5m de long. En ouvrant le ventre du requin, les pécheurs aperçurent les jambes et le bassin d'un homme ainsi qu'un dauphin de 1,50m. L’enquête identifia ces restes avec ceux de l'un des matelots. Le naufrage datait pourtant de 7 mois..."

D.D, le 05 mars 2013

Autres photos:

Le fameux requin. Au cimetière Severin Saurin. Extrait ouvrage Jean-Pierre Joncheray.
Le fameux requin.