(2)

« Nous sommes quelques-uns à nous plaindre tandis que d’autres préfèrent se taire ou ne sont pas très regardants » nous affirme-t-on en coulisse. Un résident du foyer logement Lelièvre, visiblement très attentif aux repas servis, a alerté la mairie et la direction du CCAS. « On nous a servi de la daube de bœuf si dure qu’on ne pouvait pas la mâcher, probablement cuisinée avec des bas morceaux, les moules sont vides et minuscules, certains morceaux de poisson présentés sous l’appellation filets de hoki n’ont aucun goût . Même si en général les repas sont bons, certaines fois nous n’avons pas envie de manger au restaurant, surtout le vendredi, jour du poisson».

Les foyers logements

Particularité à Six-Fours, les résidences Faraut et Lelièvre incluent dans le prix de la location le repas du midi et la collation du soir, ceci pour « éviter l’isolement et pour s’assurer que les résidents mangent correctement. S’ils ne se présentent pas au restaurant nous nous préoccupons immédiatement d’en connaître la cause », explique Nicole Quilici, directrice adjointe du CCAS et coordinatrice des établissements. Le public étant vulnérable, le but serait de les accompagner tout en les sécurisant grâce à un personnel formé qui travaille en équipe. Mais certains résidents se plaignent lorsque le repas proposé n’est pas à la hauteur et préféreraient rester chez eux... Petit tour d’horizon de l’organisation de la restauration dans les foyers logements de notre commune.

D’où viennent les produits ?

Le CCAS travaille depuis longtemps avec un groupement de commandes, le SIVAAD situé à Saint Mandrier. Celui-ci travaille avec 56 communes adhérentes et lance pour elles les marchés publics auprès des fournisseurs. Les avantages sont nombreux pour les collectivités : sécurité juridique dans le cadre des marchés publics qui sont longs et complexes, gain de temps et coût moindre. Chaque année une séance de dégustation des produits est organisée par le SIVAAD sur une journée complète. Des cuisiniers volontaires préparent et cuisent les denrées des différents fournisseurs ayant répondu à l’appel d’offre. Les responsables des achats dégustent alors ces viandes, poissons, conserves, fromages, fruits... et notent chacun d’entre eux, sachant que l’origine des produits reste anonyme. La décision finale de retenir tel ou tel fournisseur appartiendra à l’ensemble des élus adhérents au SIVAAD lors de la commission d’appel d’offre. Ceux-ci se fient à quatre critères dans un ordre de priorités bien précis: la qualité, le coût, les délais de livraison et la qualité du dépannage. Les collectivités s’engageront alors avec les fournisseurs retenus pour une durée de trois ans.

Le CCAS réagit en cas de problème

Les problèmes signalés par certains résidents des résidences Faraut et Le Lièvre concernant le fournisseur de viande ont été pris en compte par la mairie et la direction du CCAS. Ceux-ci se sont adressés au SIVAAD qui lui-même a convoqué le fournisseur. « En cas de récidive et si la faute lourde est constatée par une majorité de collectivités, nous sommes en mesure de casser le marché avec ce fournisseur » affirme Chantal Esposito, la directrice du SIVAAD. « Nous servons de ‘tampon’ entre le fournisseur et les collectivités, pour cela nous organisons régulièrement des réunions techniques avec les uns et les autres afin de réajuster les besoins et de recueillir les remarques ».

« Les commissions permettent aux
résidents de participer à la vie de l’établissement »

« Dans les foyers logements de la ville, des commissions de menus sont régulièrement organisées, précise madame Bouquet, directrice du CCAS, avec deux représentants des résidents, une diététicienne, le chef et la directrice du CCAS. Les résidents sont donc tout à fait libres de s’exprimer et de participer au choix des plats servis. » La direction organise également des conseils de vie sociale qui informent sur la vie des établissements et les travaux en cours, ainsi que des commissions d’animations pour mettre en place des activités sur place.
Face aux remarques faites sur certains plats par les résidents, les cuisiniers ont été assurés par la direction qu’ils pouvaient contacter directement le fournisseur et exiger le remplacement du produit. D'ores et déjà, les plats incriminés ont été retirés des menus, et les résidents n'auront plus de moules, filets de hoki ou autres mets peu appréciés, nous assure-t-on.
Ce qui est certain, c’est que chaque jour, une équipe solide et dévouée composée d’un chef, d’un second et d’aides cuisiniers, mitonne des petits plats pour ses résidents qui nous avouent tout de même: « Ici, on est très bien! ».
Prochainement, vous entrerez avec nous dans les cuisines du Foyer logement Lelièvre qui n’a pas hésité à nous ouvrir ses portes, pour suivre pas à pas la réalisation d’un repas, depuis la livraison du produit jusqu’à son service à l’assiette.