Le 16. décembre 2013 à 23h23
Six Fours
Environnement
Ces bénévoles qui surveillent nos massifs
Guy Berjot, le président délégué du CCFF, entouré des quatre seules femmes bénévoles du CCFF de Six-Fours
Les femmes
Agnès officie au CCFF depuis 6 ans. Agent municipal, elle a entraîné dans ses rangs sa collègue Brigitte. Sylvia est retraitée de la gendarmerie, Simone est retraitée également. Toutes quatre passionnées par leur mission aiment se sentir utiles. C’est ce qui les motive pour consacrer de nombreuses heures à la surveillance des massifs entre le 15 juin et le 15 septembre : « C’est un acte citoyen mais c’est aussi l’amour de la nature et le contact humain qui nous rassemble tous, les hommes comme les femmes. Nous travaillons dans un cadre exceptionnel que nous voulons protéger ». Guy Berjot, lui, souhaiterait voir plus de femmes dans l’équipe : « Dans nos rangs il y a beaucoup de chasseurs et de retraités, nos quatre femmes nous apportent un esprit plus jeune, plus décontracté. Elles sont aussi plus diplomates » confie-t-il avec le sourire.
Etre à l'affût
Chaque semaine de l'été, les 32 bénévoles consacrent par équipe de deux et à tour de rôle une journée de leur temps libre, de 13h à 19h, à la surveillance de 2000 hectares comprenant les secteurs Cap Sicié, Tante Victoire et Pépiole. Postés en vigie à Notre Dame du Mai, ou en patrouille à bord de leur 4X4, équipés de jumelles, d'une radio et d’une carte topographique codée qui découpe très précisément le massif en secteurs de 4km2, ils sont à l’affût du moindre indice, fumée ou départ de feu, qu’ils transmettent immédiatement à la Vigie du Mont Caume. Celle-ci se charge d'appeler le Service Départemental d'Incendie et de Secours (SDIS) qui, à son tour, alertera la caserne des pompiers.
Après l’alerte, leur travail se poursuit en localisant le plus précisément possible l’incident ou même en guidant au plus près du sinistre les sapeurs-pompiers et la police municipale. Ils peuvent aussi apporter un soutien logistique (eau, repas) si le sinistre est important et demande plusieurs heures d’intervention.
Pour cette saison 2013, le CCFF de Six-Fours a donné 20 alertes dont trois départs de feu ayant nécessité l’intervention d’hélicoptères: un aux Embiez, un à la Seyne et un à Saint Mandrier.
Prévenir et informer
Leur action n’a rien de répressif, précisent nos quatre bénévoles femmes. Outre celui de surveillance, les équipes ont un rôle de prévention, d’information et font même parfois office de guide touristique, ils savent conseiller sur les itinéraires, mettre en garde sur les dangers ou même rassurer les plus imprudents : « Nous sommes très bien accueillis, surtout par les estivants qui sont très respectueux des lieux. Les promeneurs ont vraiment pris conscience de la nécessité de préserver cet environnement fragile et il est rare qu’ils fassent n’importe quoi. Parfois quelques randonneurs inconscients atteignent le sommet sans eau et sans chaussures adéquates, en claquettes ou en talon haut, ou sans chapeau.» Dans ce cas, ils donnent des conseils de prudence et ont heureusement à disposition des jerrycans d’eau pour les réhydrater...
Véritables sentinelles de notre environnement et du bien être des promeneurs, ils veillent à ce que nul ne dégrade le site (mégots, poubelles, canettes...) ou bien conseillent les particuliers sur le débroussaillement, sachant que la plupart des départs de feu proviennent de cigarettes mal éteintes ou d’écobuages.
Dans leur tenue orange fluo, on les voit de loin, mais ils restent étonnamment modestes. Ils connaissent parfaitement les massifs et reçoivent régulièrement une formation de topographie, de radio, de conduite de 4x4, ou encore de premiers secours pour certains. Ils sont une présence rassurante et bienveillante mais surtout un maillon indispensable dans la lutte contre les incendies ravageurs de nos massifs.
Des héros en quelque sorte.
A.I, le 16 décembre 2013
Une carte codée pour délimiter au mieux le départ d'un sinistre