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Le 10. juillet 2012 à 17h53

Six Fours Environement Les trésors bien gardés de l'Institut Océanographique Paul Ricard

Sur les hauteurs du port de plaisance de l'île des Embiez, le fort Saint-Pierre abrite l’Aquarium - Musée de l’Institut Océanographique Paul Ricard. Patrice Chafer, le seul scaphandrier soigneur du Var, y officie depuis de longues années. Il nous propose la visite guidée de cet observatoire de la mer, fondé en 1966 par Paul Ricard et Alain Bombard.

L'Institut océanographique abrite un musée de la mer et un aquarium qui comptabilisent quelques 25 000 entrées par an. Les vitrines du musée exposent des espèces endémiques de la méditerranée: oiseaux empaillés, échinodermes et crustacés sous formol, mâchoire de requin, crâne de dauphin bleu et blanc, fanons et œil momifié de baleine. Vous y trouverez également représentées quelques espèces tropicales. Dans la bibliothèque attenante, vous pouvez consulter des ouvrages de vulgarisation et des outils pédagogiques pour les plus jeunes. C'est là que se déroulent les «Mercredis de la mer» pour des conférences sur la faune, la flore, la mer, le littoral, la préservation et pour des rencontres avec les chercheurs. (voir le programme sur notre agenda).

Un aquarium méditerranéen


A l'étage, l'aquarium vous plongera dans les profondeurs méditerranéennes. Cinquante espèces et 200 poissons y vivent sous le regard et les soins attentifs de Patrice Chafer. Gorgones, oursins, anémones, mérous, loups, murènes, saupes, rascasses, chapons, hippocampes, tritons et syngnathes sont patiemment recueillis dans notre grande bleue puis, mis en quarantaine pour être ensuite introduits dans les aquariums. Patrice Chafer veille sur eux, les nourrit, les soigne, leur fabrique des abris, les place d'aquarium en aquarium en fonction de leur taille, de leur croissance et même de leurs affinités. Il les observe depuis si longtemps qu'il affirme connaître le caractère de chacun d'entre eux. On dit que les poissons l'ont aussi adopté parce qu'ils reconnaissent sa voix!

Et à l'autre bout de l'île, une écloserie d'hippocampes, d'oursins et de grandes nacres


A l'autre bout de l'île, tout près des anciens marais salins, Philippe Aublanc, spécialiste en aquaculture et responsable technique de l'institut, a eu l'idée de créer une écloserie qui permet d'étudier la reproduction et l'élevage de l’hippocampe, de l’oursin et de la grande nacre (le plus grand coquillage méditerranéen). C'est avec le concours de la Caisse d’Epargne que ces bâtiments fermés au public ont pu sortir de terre en juin 2009. Philippe Aublanc et le biologiste marin Thomas Miard, étudient ces espèces afin de mieux les protéger. Ils recueillent, entre autres, des informations sur les techniques d'élevage qui permettraient de limiter le prélèvement massif d'hippocampes en milieu marin et l'impact négatif de tels agissements sur la biodiversité de notre planète. Ce poisson aux allures préhistoriques est fortement convoité: une fois réduit en poudre, il aurait des vertus curatives dans la médecine traditionnelle asiatique.
L'écloserie abrite également un centre de recherches, financé par OSEO, sur la spiruline, une micro-algue qui pourrait pallier les problèmes de malnutrition.
Pas de doute, la vocation première de l'Institut , celle que voulaient lui insuffler Paul Ricard et Alain Bombard, est respectée: connaître, faire connaître et protéger la mer.

A.I, le 10 juillet 2012

Autres photos:

De gauche à droite: Patrice Chafer, Thomas Miard et Philippe Aublanc Le musée Échinodermes dans du formol Un oeil momifié de baleine
De gauche à droite: Patrice Chafer, Thomas Miard et Philippe Aublanc