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Le 11. avril 2015 à 15h24

Six Fours Conseil Municipal Le PLU est voté !

Même s’il est (très) partiellement contesté, le PLU de Six-Fours a été voté vendredi 10 avril. C’est un jour à marquer d’une pierre blanche après des mois et des mois de travail.

Il était annoncé, il a été voté et adopté. Lui, c’est le PLU (Plan Local d’Urbanisme) de Six-Fours. Un document indispensable qui fixe toutes les règles d’urbanisme de la ville. Un rejet total, signifiant la main mise de l’état sur notre ville aurait été un échec majeur. Aussi, les opposants (Eric Tamburi et Frederic Boccaletti) se sont bien abstenus d’une telle démarche en ne contestant que partiellement le fameux sésame.

D’abord le budget primitif


Démarré à 9h00 comme prévu, le conseil municipal a eu la primeur des remarques de l’opposition dès l’affaire n°4 concernant l’adoption du budget primitif 2015. Dans ce budget, on apprend que le budget de fonctionnement s’équilibre à 54 millions d’euros et le budget d’investissement pour 27 millions d’euros. La baisse de la dotation de l’état sera de 900 000 euros. « L’enjeu pour Six-fours est donc de maintenir un niveau de recettes a minima tout en assurant un service public de qualité. » dira Jean-Sébastien Vialatte. Ce dernier soulignait pourtant des taux d’imposition stables et inferieurs à la moyenne départementale et nationale. Il insistait sur la maitrise des dépenses (charges générales : -2,60% et charges de personnel : + 2.50% sans embauche, augmentation globale de 0,41% seulement), alors que les recettes devraient diminuer de 0,65%. « Cette maitrise nous permet une augmentation de l’autofinancement de 2 millions d’euros » précisait alors le maire de la ville. Concernant la section investissement, les dépenses d’équipement et de travaux augmentent. Malgré cela, le ratio de désendettement de la ville de 7,19 années en 2011, a atteint 6,11 années en 2014 et devrait encore baisser.
Pour sa part, Erik Tamburi soulignait que Six-Fours dépense 140 € de plus par habitant pour son fonctionnement que la moyenne et que l’endettement est de 200 € supérieur à cette moyenne. Il proposait donc
- La suppression d’emplois inutiles de chargés de mission
- Le renoncement aux projets pharaoniques comme la piscine à vagues
- La recherche de fonds privés par la taxe d’apprentissage au profit des clubs sportifs
De son coté Gisèle Hamm, Conseillère municipale FN, soulignait que les chiffres de Six Fours sont moins bons que ceux des moyennes nationales de la strate et constatait des écarts notables par rapport à 2014 (ex : primes d’assurance + 45%, Autres indemnités personnel titulaire + 19,09%). Elle rajoutait : «  Il est à noter qu’en 2015, en période de crise, la ville de Six Fours va (ou a déjà) dépensé 54 300 € en œuvres d’art, est- ce vraiment nécessaire quand de nombreux concitoyens sont sur le point de perdre leur emploi ? »
Sans surprise, les élus de l’opposition ont voté contre.
Pour leur répondre, Jean-Sébastien Vialatte précisait :
- Nous pouvons rembourser notre dette en 6 ans, c’est exceptionnel
- L’extension du port pourtant obligatoire ne coûte pas un centime au budget
- Il n’a jamais été question de piscine à vagues, mais d’un bassin de 50 m necessaire pour les Cachalots, pépinière de champions.
- Le budget d’animation est certes en hausse de 40 000 €, mais c'est pour compenser les 400 000 que l’on ne donne plus aux Voix du Gaou.
- Les indemnités d’élus n’augmentent pas
- La prime de fin d’année des employés de mairie est donnée en deux fois dont une partie en 2015, ce qui explique un budget supérieur à 2014
- Enfin, l’augmentation des droits de plage prouve que la ville gère mieux son domaine

Enquête publique ou bagarre publique


Avant de passer au PLU, l’affaire numéro 12 concernant l’enquête publique sur la protection du puit de Pépiole, se transforma en joute verbale entre Erik Tamburi et Frederic Boccaletti. Dans un premier temps, Erik Tamburi suggérait la nécessité d’ouvrages de surprotection et l’implication des bassins versants d’Evenos et du Beausset et s’adressait à son voisin du Front National : « Je m’étonne d’être le seul élu à être allé à l’enquête publique ». S’en suivi un échange de propos peu cordiaux qui ont ravis les membres de la majorité tout contents de voir les élus de l’opposition s’écharper entre eux. En fin de conseil, Frederic Boccaletti s’étonnait d’une telle attaque en dehors de période électorale et se justifiait en disant que s’il ne peut être partout, un de ses collaborateurs s’était bien rendu sur les lieux…

Le PLU voté, mais partiellement contesté


Après cette récréation, l’assemblée en arrivait donc au vote sur le PLU. Je ne vous détaillerai pas ici le détail de son contenu qui a été lu dans son intégralité lors du conseil municipal. Je dirais avec humour que Joseph Mulé et Jean-Sebastien Vialatte se sont relayés dans ce long exercice, alors que l’assemblée ne pouvait changer d’oreilles…On peut quand même noter quelques éléments qui traduisent la volonté du PLU d’aller vers le développement tout en limitant la consommation d’espaces :
- Pour les espaces agricoles le PLU permet une augmentation de 27 ha de surface
- Pour les espaces naturels, création de 18,7 ha supplémentaires par rapport au POS
- 35,2 ha d’espaces boisés en plus
- 710 logements sociaux a minima devraient voir le jour à l’horizon 2025 sur les 2260 nécessaires pour faire face à l’augmentation de la population
- Le commissaire enquêteur émet un avis favorable pour que soit adopté le PLU
- Il suggère de prendre en compte les difficultés de circulation tout en admettant que les places de stationnement sont suffisantes
- Le pont de La Reppe aura un sens unique sud-nord et sera accompagné d’une voie piétonne et cyclable

Sans surprise, Erik Tamburi annonçait un recours devant le tribunal administratif pour une annulation partielle du PLU. Il reconnaissait que le maire l’a écouté sur quelques points et insistait sur d’autres : « Le maire renonce toujours à naturaliser la corniches des iles au Brusc pour la protéger de nouveaux aménagements, à interdire les constructions d’immeubles dans la zone inondable de Gabois, dans la zone B du secteur remarquable de la Coudoulière et à ne pas créer de nouvelles routes sur des propriétés privées comme à Jaumard. » Il rajoutait : « Plus grave, sous le prétexte de devoir construire 800 logements sociaux, le maire ouvre le droit à bâtir de 3 fois plus, soit 2400 logements »

Pour sa part, Frederic Boccaletti s’étonnait : « Vous persistez sur l’augmentation de certains secteurs. Les crues centenales n’ont pas été prises en compte et pour les logements sociaux, si les 25 % sont irréalisables, selon mes calculs 3300 sont infaisables. Vous vous acharnez à ne pas écouter les recommandations publiques … »

A son tour, Jean-Sebastien Vialatte commentait : « Un PLU sans contentieux, ça n’existe pas, et vous faites une mauvaise lecture puisque le Préfet estime que nous ne prévoyons pas assez de logements sociaux. Sur le parking de la Coudoulière, j’ai toujours dit que je ne renoncerais pas à exercer mon droit à bâtir et qu’il pourrait servir à faire un bâtiment public comme une école par exemple. Pour la corniche des îles, il ne faut pas être plus écolo que les écolos. Remettre en état est souvent plus préjudiciable à l’environnement. Enfin, la zone inondable de Font de Fillol est une petite zone et elle sera accompagnée de recommandations particulières. »
Sur les réserves et recommandations, le maire concluait : Toutes les réserves émises ont été levées, mais les recommandations n’ont pas vocation à toutes être servies, d’autant plus qu’elles allaient vers plus de construction… Globalement, je pense que nous avons fait du mieux possible. »

Comme on peut l’imaginer, ces réponses n’ont pas convaincues les opposants qui ont voté contre. Le PLU est donc valable et pris en compte dès ce jour et c’est le plus important. Il faut tout de même s’attendre à des actions en justice sur les points évoqués.

PH, le 11 avril 2015

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