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Le 6. juillet 2011 à 09h38

Sanary Portraits Quand la chapelière rencontre la crocheteuse

Brigitte baigne dans les chapeaux depuis des années. Isabelle a la passion du crochet. Brigitte a une boutique et Isabelle installe sa chaise sur le pas de la porte pour travailler sous le regard des passants… Histoire de deux femmes passionnées par leur travail.

Brigitte, la statue et Isa... l'histoire d'une passion pour les accessoires de mode;

Brigitte, la statue et Isa... l'histoire d'une passion pour les accessoires de mode;

Brigitte Legrand est la chapelière de la rue Barthélémy de Don. Sa boutique « Coucou, c’est nous …» est une institution dans le monde du commerce sanaryen et c’est sans doute la dernière enseigne de ce type du secteur. Pour un mariage, on vous conseille d’aller lui rendre visite, pour un Borsalino pour Monsieur, il n’ya pas de problème et pour un Panama de chez Stenson, on repart fièrement avec un air d’aventurier d’un autre temps. D’autres vont se prendre pour de vieux loups de mer avec une casquette de marin ou pour un personnage de Pagnol avec un vrai canotier. Sa boutique est en fait une caverne d’Ali Baba avec des créations de Céline Robert, Autruche, Berthe aux grands pieds… et avec ces couvre-chefs que sont bonnets, chapkas, casquettes cohabitent une multitude d’accessoires.
Un jour, cette chapelière qui parle avec une passion raisonnée de son métier a rencontré Isabelle Dumand. Originaire de La Seyne, pendant des années, l’après-midi, elle a installé sa chaise devant la boutique Marie-France située sur le cours Louis-Blanc. Marie-France Heynes, qui depuis quelques années a pris sa retraite était la spécialiste des dessous féminins. Les plus classiques, les plus coquins, toute femme trouvait son bonheur. Le jour de la fermeture du magasin, Isabelle s’est un peu retrouvée orpheline car pendant des heures, assise sur cette simple chaise, elle venait là pour crocheter. Depuis trente cinq ans, c’est « ma passion, ma thérapie. Chaque jour il me faut ma dose de crochet. » Et d’ajouter « je ne réalise pas des poussins ou des napperons, je fais du crochet pour les femmes. Je leur propose des accessoires qui sont des sortes de bijoux pour la mise en valeur de leurs pieds ou de leurs mains. » Le travail est d’une finesse remarquable et Isabelle est fière de dire « je suis une artiste libre qui offre ma passion ».
Au moins quatre jours par semaine, après sa rencontre avec Brigitte, Isabelle a trouvé un nouveau refuge sur le trottoir de la rue Barthélémy de Don. Les passants s’arrêtent discutent, évoquent la grand-mère qui réalisait de « si belles choses avec du coton » et certains sortent l’appareil photo. Ils immortalisent Isabelle, un peu comme le font ceux qui dans le centre de la France rencontre une dentellière jonglant avec les épingles plantées dans son carreau. La crocheteuse, n’est pas avare d’explications et serait prête à donner des cours immédiats pour transmettre sa passion. En attendant, "Au fil d'Isa" continue son travail. Cette fois, c’est un travail de grande minutie car sa commande de mitaines de pieds est destinée à un bébé. Il les portera lors de son baptême… et Isabelle espère bien recevoir une photo qu’elle mettra dans son album de modèles…

P. Ch., le 06 juillet 2011

Autres photos:

Presque chaque jour Isa s'installe devant la boutique "Coucou, c'est nous" Brigitte dans sa caverne aux chapeaux et accessoire de mode. Quand le crochet devient bijou. Les pieds ont droit à leur parure.
Presque chaque jour Isa s'installe devant la boutique "Coucou, c'est nous"