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Voilà un beau parcours, et Philippe Salciccia ne doit rien à personne, si ce n'est à sa persévérance, à son talent. Après une enfance au fameux Messidor à la Seyne (il y fera toute sa scolarité), il rêve de théâtre car faire le pitre semblait quelque chose d'inné en lui. En mai 1996, il se fera remarquer par Elie Kakou au Zénith Oméga: comme l'attente était longue, il se mit à danser, entraînant les rires des quelques 3.000 spectateurs. Elie Kakou le surnommera le "danseur de Toulon" et lui avait demandé de faire la même chose au Casino de Bandol. Philippe passa aussi à Sanary, comme il nous le rappelait: "j'ai travaillé à plusieurs reprises dans les centres aérés durant les vacances, et j'ai fait un stage au théâtre Galli avec l'ancien directeur Hervé Monjoin, du temps où je suivais des études de communication à Nice. J'étais resté 6 mois au lieu de 3 semaines, et j'avais participé à monter "lire en fête". Il y avait eu notamment plusieurs lectures sur des bateaux de pêcheurs en mer, je m'en souviens très bien".
Il travaillera ensuite sur Paris en tant que rédacteur pour William Leymergie, dans son émission Télématin, et présentera aussi "point route", des expériences très formatrices. Mais le virus du théâtre allait le poursuivre. Il suivra une formation de comédien à l'atelier international de théâtre "Blanche Salant Paul Weaver": "je n'avais pas le sou pour payer la formation mais ils ont cru en moi et me l'ont offert". Il multipliera les rôles au théâtre, essentiellement des pièces classiques. Et à ses 29 ans, il décida de tenter sa chance avec un one man show sous le nom de scène de Philippe Mistral.
A l'image de son parcours et de sa personnalité, il opte pour ne pas griller les étapes: il n'est pas du genre à frapper aux portes ou à quémander un passage télé et préfère peaufiner son spectacle avant de se produire à Paris et dans de nombreuses villes de province. D'ailleurs on peut le retrouver jusqu'au 12 mai à Aix en provence du mardi au samedi au Piccolo théâtre : "j'aimerais un jour pouvoir jouer au Galli, même au Petit Galli, ça m'irait très bien! C'est sûr que ce serait une fierté". Nul doute que le bonhomme y arrivera et comme il nous disait: "je n'ai pas de plan de carrière, je souhaite surtout pouvoir etre comédien, faire du théâtre ou du cinéma. Humoriste n'est pas une finalité, là je m'éclate, je prends du plaisir, on verra bien ce que la vie me réserve". Visiblement il a une bonne étoile et, s'il est passé sur la fameuse scène du Point virgule, "Trempoint, découverte nouveaux talents de l'humour", ce ne doit pas être le fruit du hasard.
Il y a donc deux choses à faire: prendre sa voiture et le voir sur scène à Aix ( à 21h) pour découvrir son spectacle "changez d'air", une galerie de personnages déjantés: "une metteur en scène ravagée, une brésilienne coach en relooking, un responsable syndical bien alcoolisé, un marseillais plus vrai que nature...". Et sinon, faire en sorte qu'on puisse voir ce jeune homme du cru jouer un jour sur ses terres. Le plus vite serait le mieux, avant qu'il ne "change d'air".