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Le 9. août 2012 à 19h34

Sanary Patrimoine Le Port de la Gorguette a aussi son histoire

Sanary a bien sûr son grand port, mais d'avril à novembre, celui de la Gorguette accueille aussi de petites unités. L'occasion de revenir sur son histoire et sur le fameux Aricot.

Un lieu charmant qui recèle d'anecdotes.

Un lieu charmant qui recèle d'anecdotes.

D'avril à octobre la Gorguette peut accueillir jusqu'à 24 unités de moins de six mètres, la commune en assure la gestion depuis 2004. Le maître de port, Jean-Michel Preynat, nous explique: "l'hiver le port est vidé pour des raisons de sécurité à cause des violentes largades. La société Tech offshore en profite pour vérifier les mouillages et désensabler certaines zones". Durant l'été les agents saisonniers viennent quotidiennement y faire un tour à bord du bateau nettoyeur.
Une figure incontournable y réside en la personne de Denise:"à l'époque le port était géré par les propriétaires des cinq garages, puis ils ont dû se transformer en association en 1988 à la demande de la DDE, j'ai été trésorière plusieurs années de la structure". L'association sportive du port de la Gorguette avait alors opéré plusieurs aménagements, aujourd'hui le port est sous gestion municipale, mais Denise qui vit sur place demeure toujours très attentive à ce qu'il s'y passe.
Avant cela, la Gorguette c'était aussi l'établissement du Aricot, Henri Ribot se souvient: "le patron était un italien qui s'appelait Joseph Enrico, c'était une figure locale" et Hervé Monjoin d'ajouter: "j'ai retrouvé des archives sur le sujet. Avant-guerre il tenait déjà un établissement du côté de Portissol puis, il s'est installé à la Gorguette". Max Audiffren, un natif du secteur, a aussi quelques souvenirs en tête: "on l'appelait le port de l'Aricot, le patron nous a initié à la pêche, et il accueillait des célébrités, comme Georges de Caunes. Il peignait aussi ce qu'il voyait en mer, et ses tableaux se sont revendus très chers, c'était un sacré personnage". Gérard Loridon l'a également connu: "c'est un établissement qui correspondait au vieux Sanary, que les anciens regrettent, c'était "pagnolesque". J'ai fait mes premiers pas d'homme-grenouille avec Joseph en 1959. Il savait que j'installais les égouts en mer et m'avait demandé de raccorder son tube avec celui de la colonie de vacances de la SNCF qui était au dessus. Je lui avais dit que ça coûterait cher, qu'il faudrait que j'embauche des gens pour ça et je me souviens encore de sa réponse: "ne t'inquiète pas je t'offrirai une bonne bouillabaisse, viens samedi, il y aura des amis". Et effectivement: "le samedi il y avait ses clients-amis! on a raccordé le tube, et Georges de Caunes nous a aidés à couler le béton".
Voilà un petit port, qui regorge d'anecdotes, un quartier où tout le monde se connaissait, fréquenté qui plus est par d'illustres écrivains, comme Aldous Huxley qui écrira entre mai et août 1931 "Le Meilleur des mondes", comme le relate avec force l'ouvrage collectif du Foyer Pierre Singal "Regards sur un terroir": Sanary-sur-Mer.

D.D, le 09 août 2012

Autres photos:

Photo Aris (DR), appartenant à G.Loridon.
Photo Aris (DR), appartenant à G.Loridon.