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Le 18. mai 2014 à 16h34

Sanary Olivier Le patrimoine immatériel à l’honneur

Lors de la deuxième édition de la Journée européenne des moulins et du patrimoine meulier dimanche 18 mai au Jardin des oliviers, de nombreux ateliers ont mis à l’honneur l’olivier et ses produits dérivés. En premier chef, une huile dorénavant certifiée bio.

A la limite de Bandol, le splendide Jardin des oliviers compte maintenant presque 500 oliviers. 37 ont encore été plantés il y a 15 jours. Au programme de cette Journée européenne des moulins et du patrimoine meulier orchestrée par Jean-Luc Granet, adjoint à l’environnement, visites guidées, randonnée à 9h30 avec Christiane Fuerxer des Randonneurs sanaryens, quizz sur l’agriculture biologique, stand de dégustation, atelier de taille, atelier de greffe des oliviers animé par Louis Lyon-Auréglia. Ce dernier en est à la 2ème année de conversion bio de son huile AOC Les oliviers du Lançon : « Puisque je n’ai plus le droit de tondre, j’ai beaucoup d’herbes hautes et des fleurs. J’ai donc mis des ruches ! »

De nombreux élus sont venus soutenir l’initiative de Jean-Luc Granet : Philippe Von-Euw au Patrimoine, mais aussi Robert Porcu, Yves Fauqueur, Daniel Alsters, Patrice Esqoy… Parmi les nombreux partenaires, la Commanderie des Rameaux d'argent. Cette association née il y a 32 ans a pour objectif de défendre l’olivier et ses dérivés. Le grand maître Bernard Jacquet est fier de participer : « Nous sommes présents pour soutenir cette belle réalisation. »

La nouvelle huile d’olive sanaryenne


Les visiteurs ont été invités à déguster tapenade noire, fougasses, pommade d’olive verte, anchoïade, et en particulier les huiles. Denis Cahuzac, de la Coopérative oléicole du canton d’Ollioules (avec chaîne continue à extraction unique par centrifugation), a animé avec Daniel Patrie l’atelier de dégustation. Il y a appris à distinguer les trois appellations reconnues (fruité vert, mûr et noir) et à apprécier l’huile du Jardin des oliviers, certifiée bio de cette année, ce qui entraîne certaines contraintes.

L’objectif est d’extraire l’huile de la façon la plus naturelle. Qui plus est, les olives ne doivent pas en rencontrer d’autres : il faut les amener au moulin sur une journée consacrée. Pas de pesticide non plus pour éloigner les prédateurs de l’olive et en particulier la mouche. Un traitement qui a fait ses preuves en Californie pour les pommes a été adopté pour les olives : la barrière minérale. On enduit les olives d’argile, opération qu’il faut bien sûr répéter après chaque pluie… Les visiteurs qui auront remporté le quizz-chasse au trésor sur l’agriculture biologique pourront en gagner une bouteille.

Daniel Patrie, des Amis de l’Olivier d’Ollioules, ayant suivi un cours de dégustation à Draguignan, a apporté des explications et des précisions sur les goûts : « C’est un domaine à découvrir. Il est dramatique que les grandes surfaces uniformisent les goûts. » Il a attiré l’attention en particulier sur l’ancienne huile d’olive fruitée noire extraite à partir de l’olive mûre pressée après cinq jours en box : « C’est le summum, ce qui nous permet de vendre une huile d’olive plus chère. Nos anciens avaient sélectionné une variété résistante aux maladies et au gel, le Brun. » Malheureusement, à cause de la catastrophe de 1956, pendant laquelle il avait fait -11° pendant 15 jours (avec des pics à -17°), on croyait que ces oliviers avaient disparu. On a découvert par hasard des oliviers millénaires laissés à l’abandon et un technicien italien en a fait des clones. Cent trente oliviers de cette variété seront donc bientôt plantés.

Le moulin : un projet ambitieux


René Gramondi, président du Groupe de Recherche du Patrimoine Ollioulais (GRPO), qui a déjà mené à bien la construction de la noria, parle du projet du futur moulin. Un ancien moulin récupéré à la Cadière sera reconstruit dans le Jardin des Oliviers. La partie moulin avec le mur de force en relief sera ancienne alors que le reste du bâtiment, à des fins pédagogiques, sera lui moderne. Le respect de l’environnement sera assuré autant à l’étape du chantier qu’à celle de son utilisation. Le confort d’été sera par exemple obtenu sans climatisation. Les travaux devraient débuter au dernier semestre 2015- premier semestre 2016.

L’huile ne devrait pas être vendue dans un premier temps, « mais il est possible que, grâce à l’astuce d’un scourtin en inox, on puisse obtenir l’aval de l’Europe pour commercialiser l’huile… » Certains moulins à huile sont en effet détruits car ils ne correspondent pas aux normes européennes.

, le 18 mai 2014

Autres photos:

Denis Cahuzac et Jean-Luc Granet, adjoint à l’environnement et chef d'orchestre de cette journée. La noria. Edmond Fenouillet et René Gramondi à droite. De gauche à droite, Denis Cahuzac, Bernard Jacquet avec sa femme et son petit-fils, Louis Lyon-Auréglia et 
Daniel Patrie.
Denis Cahuzac et Jean-Luc Granet, adjoint à l’environnement et chef d'orchestre de cette journée.