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Manfred Flügge a enseigné la littérature et la civilisation française pendant une douzaine d'année à l'Université libre de Berlin, avant de se lancer dans l'écriture. Ses recherches l'ont conduit à Sanary où il se passionnera pour d' illustres exilés. Il écrira d'ailleurs Amer Azur, en évoquant Walter Bondy, Thomas Mann, Franz Hessel.
Il connaît depuis près de trente ans Stéphane Hessel, il co-réalisera d'ailleurs le premier film documentaire sur sa personne en 1995, "Le diplomate".

Portrait intime

Au printemps dernier Manfred Flügge publie en Allemagne "Stéphane Hessel portrait d'un rebelle heureux" et la version française est disponible depuis octobre, l'auteur nous précisant que certains passages avaient été ajoutés: "il ne s'agit pas d'une biographie officielle, je voulais garder une certaine indépendance, mais j'ai rencontré à plusieurs reprises Stéphane Hessel". Il livre "un portrait intime, un récit des années de combat et une analyse passionnante du phénomène médiatique et des polémiques que son opuscule a pu susciter".
Stéphane Hessel est issu d'une famille emblématique de l'exil des intellectuels allemands durant l'entre deux guerres. L'auteur nous disait: "j'ai retrouvé des archives inédites que Stéphane Hessel ne connaissait même pas, il faut dire qu'il n'aime pas trop se pencher sur le passé". Dans l'avant-propos à l'édition française, il y écrit que "l'auteur de ce livre pourrait presque dire qu'il a inventé l'homme public Stéphane Hessel, puisque c'est lui qui l'a présenté pour la première fois comme témoin d'un siècle: cela se passait à Berlin dans les années 1980". L'auteur s'interrogeant aussi sur " la transformation tardive du témoin en acteur politique, en homme engagé et en indigné exemplaire".
Ainsi vendredi soir, ils étaient une trentaine de personnes présentes à la médiathèque pour assister à cette conférence, dont l'élue Sandrine de Maria. Le conférencier rappela le lien de la famille Hessel avec Sanary, où Franz (le père de Stéphane) y est mort en janvier 1941.