La prud’homie rassemble 15 patrons pécheurs, et Jean Michel Céi est premier prud’homme depuis cinq ans. L’hiver n’a pas été facile : « depuis 25 ans de pêche, je n’ai jamais vécu une année comme ça » nous dira-t-il. À cause du mauvais temps, les sorties ont été rares, et ce n’est pas non plus la législation actuelle qui peut permettre d’envisager l’avenir avec sérénité : « l’Europe nous impose trop de restriction ». Il donna l’exemple de la dorade rose, qu’ils sont obligés de relâcher si la taille est en dessous de 33 cm contre 18 cm auparavant. A l’écouter il semble qu’au niveau de la législation, il n’y ait pas de distinction entre les gros chalutiers de l’Atlantique qui sortent tous les jours, « 24h sur 24 », et les petites embarcations de Méditerranée dont le rendement est sans commune mesure. Il évoqua également le problème du thon avec l’absurdité des quotas imposés par l’Union Européenne, et l’exagération des moyens mis en place par les affaires maritimes pour les surveiller. Bref, les pêcheurs souffrent d’un manque de discernement entre une pêche artisanale et industrielle, sachant que la plus grande embarcation des pêcheurs à Sanary ne dépasse pas les 12 mètres. Les normes de sécurité européennes imposent aussi des révisions annuelles dont le coût n’est pas négligeable. Il en ressort que leur métier difficile, déjà soumis aux aléas du temps, ne permet pas d’envisager l’avenir avec optimisme. Concernant leurs activités sur la commune, Jean-Michel Céi expliqua que la municipalité leur donnait la possibilité de vendre leurs poissons sur le port et, bien heureusement, les gens restent encore attachés à leur pêcheur, bien que les grandes surfaces aient aussi contribué à leur compliquer la tâche.

Les travaux du port ont été évoqués

Ferdinand Bernhard, Patrice Esquoy et Jean-Michel Preynat étaient présents pour cette assemblée générale. La bouillabaisse du 26 juin a été évoquée, ainsi que les futurs travaux du port. Dans le cadre de la démarche « port propre », plusieurs chantiers seront lancés. Jean-Michel Preynat a présenté les travaux qui concerneraient directement les pêcheurs comme la station d’avitaillement dont les cuves et débits seront plus importants qu’actuellement. Pendant une durée, non déterminée encore, les banques de vente des pêcheurs seront déplacées. Mais le conditionnel était de mise et les informations précises seront dispensées lorsque l’étude d’impact sera connue. La réunion s’est clôturée par un verre de l’amitié.

Jean-Michel Céi, premier prud'home