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Le 6. août 2011 à 23h45

Sanary Disparition Le comédien et écrivain Henri Tisot est décédé dans sa maison de La Vernette

Samedi, une dépêche de l'Agence France Presse nous a appris la disparition d'Henri Tisot, comédien originaire de La Seyne-sur-mer et partageant sa vie entre Paris et Sanary. Il sera inhumé mercredi dans sa ville natale.

Henri Tisot était venu à La Seyne-sur-mer lors de l'hommage rendu à Marius Autran, historien et qu'il eut comme professeur.
(Photo extraite du www.site-marius-autran.com)

Henri Tisot était venu à La Seyne-sur-mer lors de l'hommage rendu à Marius Autran, historien et qu'il eut comme professeur. (Photo extraite du www.site-marius-autran.com)

La nouvelle de la mort subite d’Henri Tisot est tombée brusquement samedi matin. Il séjournait dans sa maison du quartier de La Vernette à Sanary quand soudain dans la nuit de vendredi à samedi il a été pris d’un malaise et est décédé.
Henri Tisot, né à La Seyne-sur-mer,avait 74 ans. Si pour les jeunes générations son nom est presque inconnu, il n’en est pas de même pour les plus anciens et pour les amateurs de théâtre. Henri Tisot était un vrai comédien qui avait fait un tour à la Comédie française et rejeté, avait combattu la vache maigre grâce à une imitation du Général de Gaulle. Le disque « Qui vous savez…) caricaturant un discours du général de Gaulle, au sujet de l’Algérie française, a été vendu à un million d’exemplaires. Puis entre 1961 et 1962 ce fut réellement la découverte de l’acteur par la France entière grâce au feuilleton « Le temps des copains ». Le fils unique du pâtissier du bas du cours Louis-Blanc de La Seyne sur-mer, élevé par une grand-mère très pieuse qu’il vénérait, était pour tous ceux qui avaient la chance d’avoir une télé, Lucien Gonfaron dans ce feuilleton de Jean Canolle mettant en scène trois jeunes gens colocataires avant l’heure dans une capitale si loin de leur lieu de vie.
Et sa carrière fut longue et chargée. Il a enregistré une quinzaine de disques, a été acteur dans plus de vingt-cinq films et est surtout monté sur les planches. Il a été remarqué dans « La nuit des rois » de William Shakespeare, plus léger dans « Chat en poche » de Georges Feydeau, très en verve dans les « Fourberies de Scapin », homme touché par la foi dans « Les Sept miracles de Jésus » et éternel gaulliste dans « De de Gaulle à Jésus-Christ » dont il était l’auteur.
Henri Tisot fut également un écrivain. Il a signé une dizaine d’ouvrages et depuis une vingtaine d’années était devenu très croyant et même mystique. Ce catho élevé à l’école laïque a pendant quinze ans étudié l’hébreu avec le rabbin Albert Abécassis pour accéder à la Torah.
Partageant sa vie entre Paris et Sanary, ses apparitions à La Seyne étaient rares. Dans cette ville, après la frime du succès du « Temps des copains » avec sa grosse voiture américaine passant tout juste dans les ruelles, dans les années 70, il avait l’habitude de venir régulièrement sur le cours Louis-Blanc, pour rencontrer son père fin pâtissier devenu artiste peintre et qui était tout autant en rondeurs que lui. Et il y avait aussi cette grand-mère chérie. Son respect et son amour pour les personnes âgées a toujours été très grand et ces dernières années, il lui arrivait de se rendre dans une maison de retraite du Brusc où séjournait une petite parente et d'avoir un mot gentil pour les pensionnaires croisés.

Maurice Desmazures se souvient


Du côté de Sanary, sa discrétion était grande. La Maison de la Presse se souvient de ses passages et de ses agréables mots. Mais les témoignages sont en fait rares. On retiendra celui de Maurice Desmazures, écrivain, metteur en scène et vivant entre Sanary et Paris qui a connu Henri Tisot voilà près de 10 ans. Il le décrit comme « un homme convivial, charmant qui avait acheté avec sa mère voilà quelques années une villa du côté de La Vernette. Mais depuis le décès de cette dernière il venait plus rarement à Sanary. » Maurice Desmazures l'a surtout côtoyé à Paris car il habitait à 300 mètres de chez l’acteur, rue de Courcelles : « On n'allait pas au théâtre, on buvait simplement des coups, on se croisait trois à quatre fois par an. Je voulais le pousser à refaire du théâtre, mais il estimait que tout ce qu'il entreprendrait aujourd'hui ne pouvait être que moins bien par rapport au succès qu'il avait connu dans les années 60. Il y avait chez lui une certaine amertume, il était un peu dépité. Il rêvait pourtant encore de grands rôles ». Et Maurice Desmazures ajoute pour l’anecdote « la mère d'Henri Tisot et ma tante allaient chez les scouts ensemble dans l'époque de l'avant guerre ».
C’est dans la ville où il a vu mourir les chantiers navals qu’il sera inhumé mercredi 10 août. La cérémonie religieuse sera célébrée à 14h30, en l'église Notre Dame située au centre-ville de La Seyne.

P. Ch. et D. D., le 06 août 2011