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Renforcé par l'arrêté préfectoral du 27 juin 2016, l'accès aux massifs forestiers du Var est strictement encadré en été. Chaque jour, la préfecture* édite une carte avec les niveaux d'alerte** qui conditionne l'action de la réserve communale de la sécurité civile.

Une mission principale: protéger

Parfois mal perçues, ces interdictions ont pour objectif de protéger la forêt méditerranéenne mais également les promeneurs...
Pour M. Bigeard, maire adjoint en charge de la prévention des risques, "ces fermetures et ces interdictions sont un mal nécessaire. En effet, si un feu se déclenche, comment faire monter les secours si les routes sont encombrées et comment mettre à l'abri les personnes qui peuvent être n'importe où dans la forêt et se retrouver prisonnières des flammes?"
Cette décision de fermeture des massifs pour la période estivale a été prise en 1993 après les grands incendies de 1989 (250ha brûlés) et du début des années 1990 dont le dernier a été déclenché par une cigarette...
Mais les causes de départ de feu peuvent être multiples. L'origine accidentelle (chute d'un poteau éléctrique par exemple) existe mais surtout les études ont montré que 7 feux sur 10 sont d'origine humaine: cigarette, étincelle, feux de véhicules, etc.
Pendant les périodes d'alerte rouge, le risque est démultiplié car toutes les conditions sont alors réunies pour le déclenchement d'un feu: la sécheresse et le vent favorisent des points d'éclosion plus bas et augmentent la vitesse de propagation des flammes.
"Nous comprenons la déception et la frustration des promeneurs mais il est essentiel de comprendre et d'accepter ces fermetures. Il en va de la survie de nos massifs et de la protection de la population et des habitations. Nous savons bien que les promeneurs ne sont pas des incendiaires mais tout peut aller très vite et ces personnes se retrouveraient alors en grand danger" insiste M. Bigeard.

Les bénévoles, des veilleurs vigilants et passionnés

Indispensables au dispositif de protection, les bénévoles de la réserve de la sécurité civile sont avant tout des hommes et des femmes amoureux de la nature et mus par le sens du service.
Encadrés par 5 agents de la sécurité civile communale, la réserve de la Seyne est composée d'une cinquantaine de réservistes issus de la société civile qui donnent de leur temps, essentiellement en été, pour veiller sur la forêt du Cap Sicié en étroite collaboration avec leurs homologues de Six-Fours***.
Et les horaires sont chargés: de 8h à 19h en cas d'alerte rouge! Les patrouilles se relaient pour parcourir le massif et sécuriser les accès: routes, chemins et accès aux plages (Jonquet, Boeuf..) sont placés sous leur garde.
La vigilance et la réactivité des réservistes sont essentielles à la surveillance des départ de feux. Dès qu'une fumée ou un incident sont détectés, ils communiquent les coordonnées exactes par radio à leurs collègues et aux centres d'interventions et de secours. Un véhicule avec réservoir d'eau leur permet également d'intervenir pour éviter une propagation rapide du feu.
Ces bénévoles ont aussi un rôle important d'information et de prévention quant aux dangers encourus auprès du public.

Une mission parfois incomprise

Après 7 jours d'alerte rouge déjà depuis le début de l'été, François, réserviste bénévole, nous livre un premier bilan: "les touristes sont très compréhensifs. Nous avons plus de problèmes avec les autochtones qui ne veulent pas changer leurs habitudes durant l'été!"
Chargés de faire respecter les arrêtés préfectoraux, leur tâche n'est parfois pas facile car ils sont également confrontés à l'agressivité de certains qui ne veulent pas comprendre les enjeux de ces restrictions. "Ils ne voient qu'une chose: on les empêche de profiter de ce cadre naturel unique. Mais nous sommes justement là pour qu'ils puissent continuer à en profiter à l'avenir!".
Mais au-delà des ces incivilités, la motivation et la bonne humeur restent grandes et il en faut!
La semaine prochaine, 3 jours d'alerte rouge pour cause de grands vents sont déjà annoncés...

Carte du vendredi 5 août 2016