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Le 15. mars 2012 à 15h14

La Seyne Insolite Un périple de plus de 3.400 km pour récupérer un camping-car abandonné en Russie

L'équipe d'Ambiance loisirs (spécialisée dans la vente et location de camping-cars) a vu rouge, un client a eu l'idée farfelue de se rendre en Russie et d'y laisser le camping- car qu'il avait loué. Sa récupération fut une aventure...

Un petit voyage en Russie pour récupérer un camping-car oublié par un "client tête en l'air".

Un petit voyage en Russie pour récupérer un camping-car oublié par un "client tête en l'air".

Marie-Claude Genevois et Marc François, à la tête d'Ambiance loisirs dans la zone de Camp Laurent n'en sont toujours pas revenus. L'histoire a débuté en novembre 2011 où, par le biais d'une centrale de réservation, un sexagénaire de Nîmes leur loue un camping-car. Il laisse sa voiture à l'équipe d'Ambiance Loisirs et part pour un voyage en Russie. Mais une dizaine de jours plus tard, le même revient au siège de l'entreprise récupérer sa voiture tout naturellement. Le hic, c'est qu'il est revenu sans le camping-car. Stupéfié, plongé dans une ambiance un brin surréaliste, Marc François garde pourtant son calme et tente de récupérer toutes les informations nécessaires auprès de l'homme visiblement à côté de la plaque. Il aurait laissé le camping-car dans une banlieue de Moscou avant de reprendre l'avion. Mais aucune information sur l'état du véhicule et sa position exacte. L'aventure commençait...

D'abord, préparer le voyage...


Première chose effectuée, un dépôt de plainte pour abus et détournement de bien. Puis l'équipe envisage toutes les hypothèses pour récupèrer le camping-car. Un transporteur? Trop cher (25.000 euros) et trop compliqué. Il est décidé que Marc François partira avec un de ses employés, Frédéric. Mais avant le voyage, l'heure de l'administratif commence avec des contacts avec l'attaché douanier de l'ambassade de France à Moscou, l'agence de voyage, et une plate-forme de Ford à Moscou qui ira récupérer le véhicule, après leur avoir envoyé au préalable des procurations....Plus d'un mois de tractations, de démarches administratives et l'idée que ce ne serait pas simple....

L'arrivée à Moscou


"On est parti le lundi 27 février de Marseille, et 3h45 plus tard on était à Moscou. On ignorait tout de l'état du camping-car: l'habitacle, le moteur, on n'avait aucune information. J'avais demandé qu'un chauffeur et un interprète nous récupère pour gagner la plate-forme de Ford. Et heureusement que les gens de Ford ont été très efficaces, ils avaient fait tout ce qu'il fallait et finalement il y avait "juste" des dégâts sur la carrosserie, et de nombreux problèmes liés au froid notamment au niveau de moteur, car le camping-car était quand même resté deux mois dehors".
Commencent dès lors les choses "sérieuses". Il fallait entrer en contact avec les douanes pour sortir du pays avec le véhicule. Mais en Russie il faut savoir que le véhicule a un visa tout comme les personnes, et seule la personne étant entrée avec le véhicule est habilitée à sortir...par le même endroit. Après moult démarches, conseil leur est donné de se rendre en Biolérussie, à Brest exactement, oui oui Brest, anciennement Brest-Litovsk. Mais avant il fallait récupérer les visas de transit et, manque de chance, c'était fermé le mercredi et il fallut attendre le jeudi après-midi.

Direction la Biélorussie


C'est un périple de 1.000 km qui attendait Marc et Frédéric pour atteindre la Biélorussie, dans les "chaudes" couleurs enneigées et glacées de l'autoroute, un vrai régal...sans compter le long périphérique de Moscou (plus de 100 km) et ses embouteillages avant de rejoindre la voie menant en Biélorussie.
Après avoir obtenu un visa de transit, ils entament donc ce périple le vendredi 2 mars, sans certitude de ce qui les attendraient à la frontière de Biélorussie, mais ils n'avaient pas le choix. Après douze heures de route dans des paysages monotones, ils y arrivent enfin, passant la frontière avec la Russie sans souci, car seule une pancarte signalait le changement de pays.
Un petit dodo dans un hôtel et samedi arrivée tant attendue à Brest, en espérant passer la frontière pour la Pologne...Et là ce sera l'horreur la plus complète, avec 8h30 d'attentes et de démarches auprès de la douane: "il y avait une queue d'une centaine de mètres pour arriver à la douane. On a déjà attendu 4h30 pour enfin y accéder. Une fois passés, on pensait avoir fait le plus dur, mais non! Encore une heure trente à l'arrêt pour faire une centaine de mètres et se voir signifier par la douane les démarches à effectuer". Et allez expliquer que le visa d'entrée n'était pas conforme au visa de sortie...Des palabres, et heureusement que Marc François avait réussi à récupérer des documents importants auprès de Ford... Finalement ce sera le ouf de soulagement, pas de véhicule saisi, et la possibilité d'entrer en Pologne...
Mais le ouf de soulagement sera de courte durée car les douanes polonaises feront aussi arrêter le camping-car pour "faire enlever les clous de nos pneus, car c'est interdit sur leur territoire. Sauf qu'on les avait fait mettre en Russie à cause de la neige. On a dû trouver un garage paumé avec, par contre, des mécaniciens super efficaces qui nous ont fait ce qu'il fallait". Le samedi soir ce sera un nouveau dodo bien mérité à quelque kilomètres de la frontière polonaise.

En route vers Lyon


Direction Varsovie, le sud de la Pologne, entrée en Allemagne et comme si cela ne suffisait pas, Frédéric et Marc devront avoir le plaisir de subir une belle tempête de neige, en n'ayant plus de clous à leurs pneus. Finalement lundi l'équipe arrive en France et fait un dernier arrêt à Montébelliard avant de rejoindre Lyon le mardi à 12h. Ils auront effectué pas moins de 3450 km en près de cinq jours. Et cette drôle d'histoire a eu un coût de près de 16.000 euros.
Désormais l'équipe d'Ambiance loisirs a pris la décision de ne plus louer ses camping-cars en dehors de l'espace Schengen: "c'est une histoire de fous, je crois que ce n'est jamais arrivé dans l'univers du camping-car. Je vous dis sincèrement, je raconte l'histoire en rigolant mais quand on était aux douanes on ne faisait pas les malins, car on avait vraiment peur qu'ils saisissent le véhicule.". L'affaire n'est pas terminée: il faudra attendre le remboursement, définir les responsabilités (quid de la centrale de réservation?), en souhaitant que les assurances fassent leur boulot.
En attendant souhaitons que ce drôle de client ne refasse des siennes et ne reparte encore plus loin...

D.D, le 15 mars 2012

Plus d'infos:

Autres photos:

Marc François (sur la photo) aura parcouru plus de 3.400 km pour ramener le camping car à la Seyne. Huit heure et demies d'attente pour passer la douane de Biélorussie. Réparation du véhicule sur une plate forme de Ford à Moscou. Une photo souvenir de Russie pour un voyage insolite.
Marc François (sur la photo) aura parcouru plus de 3.400 km pour ramener le camping car à la Seyne.