Le 10. janvier 2015 à 20h26

Ollioules Charlie Hebdo Robert Bénéventi : « Pas d’amalgame, mais de la fraternité »

A l’appel de son Maire, la population d’Ollioules s’est déplacée en masse, samedi soir, place Jean Jaurès, pour se recueillir et rendre un émouvant hommage aux journalistes,aux policiers et aux otages victimes des massacres commis dans les locaux de Charlie Hebdo et dans l’hyper magasin cascher de Vincennes.

Près de 2.000 personnes ont envahi la place Jean Jaurès pour rendre hommage aux victimes des tueries de mercredi et de vendredi à Paris

Près de 2.000 personnes ont envahi la place Jean Jaurès pour rendre hommage aux victimes des tueries de mercredi et de vendredi à Paris

Tandis que les cloches ont commencé à sonner à toute volée, à 18 heures, ce samedi soir et tandis que des haut-parleurs diffusaient de la musique classique, une immense émotion a soudain submergé la foule agglutinée place Jean Jaurès. Près d’une estrade dressée pour accueillir les élus, avaient été installés des panneaux affichant les photos des victimes de l’attentat commis contre le journal satirique Charlie Hebdo. Des photos qui ne laissent pas indifférent, des visages souriants, épanouis, des êtres humains fauchés, massacrés au nom d’un fanatisme révoltant. Des images qui font mal quand on croise le regard de ces hommes, de ces femmes.

Sur des panneaux, les photos des victimes


Ces portraits rappellent l’indicible drame qui s’est joué mercredi dernier : Clarissa Jean-Philippe, stagiaire à la Police Municipale, 25 ans ; Frédéric Boisseau, agent de maintenance, 42 ans ; Elsa Cayat, psychiatre, 54 ans ; Michel Renaud, ancien directeur de cabinet de mairie, 69 ans ; Ahmed Merabet, Policier, 42 ans ; Wolinski, dessinateur, 80 ans ; Cabu, dessinateur, 76 ans ; Charb, dessinateur, 47 ans ; Honoré, dessinateur, 73 ans ; Franck Brinsolaro, Brigadier, 48 ans ; Tignous, dessinateur, 57 ans ; Bernard Maris, économiste, 68 ans ; Mustapha Ourrad, correcteur, 60 ans.

"Nous sommes Charlie"


La foule est silencieuse, comme pétrifiée, brandissant qui une bougie, qui une affichette « Nous sommes Charlie », qui un carton avec, griffonnés dessus, ces simples mots « L’intolérance tue ». Parmi tous ces quelque 2.000 anonymes qui se pressent les uns contre les autres, on reconnaît des têtes connues comme Marc Vuillermot, le Maire de La Seyne, de nombreux présidents d’associations…

Entre temps, les élus du Conseil Municipal, ceux du Conseil Municipal des Jeunes et les Miss ont gagné l’estrade, entourant Philippe Vitel, député de la circonscription et Robert Bénéventi, Maire d’Ollioules.

La voix brisée par l’émotion, le premier magistrat déclare : « Avant tout, nos pensées et nos prières pour les croyants vont aux familles des policiers, des journalistes et des invités de Charlie Hebdo et des clients de l’hyper marché cascher qui ont été froidement abattus par des terroristes barbares n’ayant aucun respect pour l’être humain, en humiliant la religion dont ils se réclament".

De Voltaire à De Lattre de Tassigny


Et à l’attention de ceux qui ne partagent pas la ligne éditoriale de Charlie Hebdo il cite une phrase que Voltaire avait adressée à l’un de ses détracteurs : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez continuer à le dire ».

Robert Bénéventi citera également un grand soldat, le Général de Lattre de Tassigny qui avait prôné pour devise ces trois mots « Ne pas subir » avant de rappeler que la première valeur de la République, c’est notre liberté « et pour défendre cette liberté, la première arme, c’est le crayon et le stylo, c’est la liberté de la presse.

Toutes tendances et confessions confondues


Et d’ajouter : « Ce soir, j’ai voulu ce rassemblement de tous les Ollioulais, de toutes tendances politiques et de confessions confondues pour la défense de nos valeurs fondamentales, bases de notre démocratie. Soyons des Français debout, fidèles à la loi, tolérants, respectueux les uns envers les autres et pétris d’humanisme ».

Des propos applaudis tout comme ceux qui suivent quand il refuse tout amalgame mais prône la fraternité. Et, après avoir rendu hommage au courage des Policiers du Raid et du Gign, il dira sa compassion et son soutien aux Français de confession juive « qui voient réapparaître la bête immonde de l’antisémitisme ».

Ni excuses pour les assassins ni apologie


Et il ne ménagera non plus ceux qui trouvent des excuses aux auteurs de ces ignominies, des comportements qui s’apparentent à de l’apologie de crime susceptible de trouver son épilogue devant un Tribunal.
En clôture de son intervention, Robert Bénéventi a indiqué qu'il serait présent aux côtés de Hubert Falco, ce dimanche, Place de la Liberte, pour le grand rassemblement de solidarité et de receuillement

F.K, le 10 janvier 2015