Le 8. novembre 2014 à 12h05
Le Brusc
exposition
Les héritiers de l'école de Toulon à la Maison du Patrimoine
Xavier Etienne, Dominique Ducasse, Jean Baboulène, Louis Arride, Josyane Desclaux, Dominique Baviéra
Cette école là n'est pas un style mais un mouvement, une façon de voir et d'appréhender la peinture et elle évoluera évidemment au cours des décennies et si ces artistes cités ont laissé des traces indélébiles, il est toujours des artistes pour perpétuer cette école et c'est ce que Dominique Ducasse, adjointe à la Culture et Dominique Baviéra, directeur du pôle Arts Plastiques ont voulu démontrer en invitant à la Maison du Patrimoine, quatre peintres justement de styles totalement différents mais tout droit issus de cette fameuse école toulonnaise.
Louis Arride
Louis Arride est un Toulonnais pur jus. Provençal dans l'âme, ll est à la fois peintre et sculpteur et nous lui devons entre autre la belle sculpture d'un autre célèbre Toulonnais : Jules Muraire, dit Raimu, qui trôna un temps place du théâtre et qui a été déplacée sur la gauche du théâtre.
Sa peinture respire la Provence par ses couleurs, ses silhouettes qui s'imbriquent dans des paysages luxuriants. C'est une peinture de gaieté qui se rapproche de l'expressionnisme mais avec une touche personnelle qui fait le talent de l'artiste
Josyane Desclaux
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Josyane Déclaux est mandréenne et a, c'est le cas de le dire, été à bonne école : celle de Baboulène, qui fut son professeur à l'école des Beaux-Arts. Et il était émouvant de retrouver à ses côtés, en ce soir de vernissage, le fils d'Eugène, Jean Baboulène, que son père ne pouvait renier tant il lui ressemble !
Ses paysages sont aussi méditerranéens que possible dans la lignée de l'œuvre naturaliste, post-impressionniste d'Edmond Barbarroux qui fut peintre, professeur et directeur de ces mêmes Beaux-Arts et ami de Baboulène. De beaux paysages provençaux qui respirent la sérénité
Xavier Etienne
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Le Seynois Xavier Etienne a aussi un point commun avec Baboulène : il fut décorateur à l'Opéra de Toulon avant de se lancer dans la peinture. Par contre lui, il s'est lancé dans le cubisme, plus près bien sûr de l'art décoratif. Si l'on trouve quelques paysages dans son œuvre, c'est dans les natures mortes qu'il excelle dans des œuvres très intimistes faites de grands aplats et souvent des camaïeux de beige, de bleu, d'ocre.
Pierre Anfosso
Enfin, le seul absent, puisque décédé il y a dix ans, mais omniprésent par son œuvre, que sa famille a prêtées pour cette exposition, Pierre Anfosso, né à la Crau, qui avait choisi l'abstraction totale, la pure épuration s'approchant souvent de la monochromie. Quelquefois très noires, quelquefois très explosives et lumineuses ses œuvres sont très loin du travail de son professeur, Baboulène, lui encore, car très éloignées de la peinture provençale. Il avait su trouver sa voie et sa personnalité. il était aussi émouvant de voir son œuvre représentée par son épouse.
Une grande exposition donc, réunissant quatre beaux artistes dont le dénominateur commun est Toulon mais qui, chacun, ont su trouver leur style, leur voie, et surtout la voie pour conquérir nos regard et notre émotion.
J.B., le 08 novembre 2014