Le 1. novembre 2014 à 16h38
Six Fours
Sapeurs-pompiers volontaires
Les secours en danger
Les pompiers volontaires de Six-Fours expliquent les conséquences du projet sur le marché du centre-ville.
« Les secours mettront plus de temps à arriver »
Les pompiers volontaires sont 4 300 dans le Var, les professionnels 1 200 : quatre pompiers sur cinq sont volontaires. Le projet du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS 83) de réduire les effectifs des pompiers volontaires pour le 1er janvier 2015 impacterait donc sérieusement les secours dans le département. « Lors d’un second appel à une caserne, si le véhicule de secours est déjà sorti, il n’y aura personne pour intervenir et les casernes voisines seront dans le même cas », explique Jean-Luc Decitre, vice-président de l’UDSP (L’Union départementale des sapeurs-pompiers) et élu au Comité consultatif des sapeurs-pompiers volontaires du Var (CCSPV). Les pompiers volontaires n’ayant pas de syndicat, c’est l’ l’UDSP qui défend leurs intérêts. « On va être short. On n’aura plus de réserve de secours », confirme un pompier volontaire. « En viendra-t-on à devoir choisir où intervenir ? Selon quels critères ? »
L’inquiétude des élus
Les élus n’ont pas été informés officiellement de ce projet de réduction d’effectifs et l’ont appris par les pompiers. « Les rendez-vous avec les maires et conseillers généraux se bousculent. Ils sont inquiets », nous informe Jean-Luc Decitre. Le collectif a déjà vu le conseiller général de l’aire toulonnaise Jean-François Fogacci, le député et conseiller général de la deuxième circonscription Philippe Vittel, le maire de Sanary et président de la Communauté de communes Sud Sainte Baume Ferdinand Bernhard, les maires de Saint Cyr et du Beausset, le conseiller général du canton de Six-Fours Joseph Mulé … Ce dernier a recueilli leurs inquiétudes : « Je souhaite en faire écho auprès du Directeur départemental prochainement. » En sa qualité de président du collectif des maires du Var, le maire de La Seyne, Marc Vuillemot, s’apprêterait à les saisir. Le maire du Pradet serait d’autant plus inquiet que sa commune ne compte pas de sapeurs pompiers et fait appel à ceux de La Garde. « Ce projet a été élaboré à partir de statistiques des trois dernières années. Même si nous pouvons être en sureffectif à certains moments, il existe un maillage qui nous permet de venir en renfort des communes voisines sans se déshabiller. Si un incendie se déclare alors que les pompiers sont partis en intervention, ce ne sera pas de chance… », explique un pompier volontaire de Six-Fours. « Ce projet rend la mutualisation impossible », confirme Jean-Luc Decitre. Par ailleurs, en devenant pompiers volontaires, les jeunes ne traînent pas dans la rue : « Ils sont fidélisés sur l’année. »
Les conséquences pour Six-Fours
A Six-Fours, les effectifs passeraient de 11 à 7 en journée et de 8 à 7 la nuit. La grande caserne a été construite avec les deniers de la commune avant la départementalisation. Elle se situe près des plages et du Domaine de la Coudoulière, où logent 1500 personnes en été. Les vacanciers s’y rendent souvent directement. Les casernes de pompiers n’étant pas fermées comme les gendarmeries, où l’on doit sonner pour entrer, celle de Six-Fours risquerait de rester ouverte et vide pendant les interventions. « A Six-Fours, nous sommes en milieu urbain et une caserne est un lieu de vie », explique un pompier volontaire. « Une caserne vide ouverte aux quatre vents peut entraîner une grande détresse. On change de modèle. »
Les actions
Les pompiers voulaient d’abord informer les élus, puis la population. Quatorze pompiers volontaires étaient samedi sur le marché de Six-Fours pour faire signer une pétition s’opposant à ce projet. « Nous ne faisons pas cela pour l’argent, on nous a garanti le maintien de notre nombre de gardes. Ce projet ne changera pas notre vie, mais risque de changer celle des personnes accidentées », disait l’un d’eux. 1 000 signatures ont été recueillies sur le marché de Six-Fours samedi matin, même chose à La Seyne au même moment. En comptant les signatures recueillies lors de précédentes actions et sur Facebook, les pompiers comptent aujourd’hui presque à 8 000 soutiens.
Le collectif demande la mise en place d’un groupe de travail pour passer en revue tous les centres de secours et faire des propositions à la direction du SDIS. « Nous ne sommes pas contre les économies, puisque tout le monde doit en faire, mais essayons ensemble de préserver le service à la population », conclut Jean-Luc Decitre. La prochaine étape est une réunion le 5 novembre.entre le colonel Eric Martin qui dirige le SDIS83, le lieutenant-colonel Jean-Christophe Martini qui préside de l’UDSP du Var et le collectif des sapeurs-pompiers volontaires.
MK, le 01 novembre 2014