C’est un sujet qui a déjà fait couler de l’encre et les rumeurs semblaient dire qu’avec la nouvelle réglementation, aucune des plages de la Côte d’Azur ne serait dans les clous. C’est un extrême à prendre avec des pincettes et la réalité des plages de Six-Fours est bien loin de cet état de fait alarmiste. Cette nouvelle règlementation vaut bien une petite explication.
Les 3 changements principaux
A l’origine, il y a la directive Européenne de 1976. Celle-ci a été corrigée en 2008 pour être mise en place au 1er janvier 2015. Cela a donc laissé 6 ans aux états membres, pour se mettre en conformité. Il y a 3 changements principaux.
Le premier, concerne les seuils d’analyse aux delà desquels les plages sont interdites à la baignade. Deux bactéries sont visées et déterminent un niveau indicateur de matières fécales maximal. Pour l’entérocoque, le seuil n’existait pas, il a été fixé à 370 UFC pour 100ml. Celui des Escherichia coli est lui, passé de 2000 à 1000 UFC pour 100ml maximum. Le cadre général a été fixé par l’Europe, mais chaque état membre fixe ses propres seuils.
Le deuxième concerne la mise en place de ‘Profils de plage’. En clair, chaque plage devra avoir un livret qui décrit toutes ses caractéristiques. C’est en même temps une présentation et un état des lieux.
Dernier point : une communication et des informations vers le public s’étendent et deviennent obligatoires. Sur la plage, il doit y avoir un panneau indiquant les résultats d’analyse des prélèvements et indiquant donc la qualité des eaux. On doit retrouver ces informations à l’Office de Tourisme et à la mairie. Toutes ces informations doivent aussi se retrouver sur un site internet gouvernemental, qui doit les donner plage par plage. En France, ce site existe, il s’agit de :
http://baignades.sante.gouv.fr/.Après 6 ans de préparation et modifications des sites, tout doit donc être prêt dans 4 mois. Cela signifie aussi que les plages régulièrement polluées, dont les égouts se déversent à proximité, dont les stations d’épurations filtrent mal les eaux usées…se verront systématiquement interdites de baignade…ce qui est plutôt rassurant pour notre santé.
Et Six-Fours ?
Depuis de nombreuses années, l’association Surfrider Foundation West Var agit en ce sens, à une différence près, c’est que ses adhérents ont une pratique sportive de la mer et l’utilisent toute l’année, pas seulement autour de plages de baignade. Leur but serait donc d’étendre les périodes d’analyse, qui n’ont lieu actuellement que l’été, à toute l’année et sur des sites d’activité nautique différents des lieux de baignades.
Il y a 4 ans déjà, un de ses représentants, Marc Valmassoni avait rencontré le maire, Jean-Sébastien Vialatte, pour lui demander sa coopération dans ce projet. Si la ville n’a pas financé d’analyses supplémentaires, elle a joué le jeu comme nous le commente Marc Valmassoni : « Nos bénévoles font des prélèvements très régulièrement toute l’année et nous les faisons analyser. Bien que nous sortions du cadre réglementaire, la mairie de Six-Fours a joué le jeu en mettant le lien du site Surfrider, sur le site Internet de la mairie. J’ai apprécié leur coopération ».
Alors, toutes les plages de Six-Fours seront-elles reçues ? Ça semble aller dans le bon sens en tout cas. La fondation Surfrider utilise une méthode d’analyse plus rapide que les méthodes habituelles qui donnent leurs résultats sous 48h00. « C’est une incitation vers les communes et une bonne démarche pour aller plus loin », nous dit Marc qui conclue : « Avec les communes et les agences régionales de santé, nous sommes partenaires, en fait »