Le 15. mars 2010 à 10h00

Six Fours Culture Le costume provençal sort des placards avec l'association Lou Raioulet

Gros plan sur «  l'atelier confection »: douze couturières passionnées et érudites en la matière nous dévoilent leur savoir faire et leur trésor patiemment conservé.

Le "fougou" habité par une douzaine de passionnés, dont un homme.

Le "fougou" habité par une douzaine de passionnés, dont un homme.

Lou Raioulet pérennise la culture provençale à travers toutes ses facettes: langue de Mistral, chorale, musique , danse et atelier de confection. Fondée en 1966, l'association tente de maintenir la tradition provençale malgré le passage du temps.
«  Le fougou » (le foyer) habité par une douzaine de passionnés - dont un homme- conserve, restaure et crée des costumes provençaux de toute beauté. Ces petites mains cousent, brodent, piquent , ourlent, froncent, plissent tous les lundi de 14h à 17h30 au complexe de la Mascotte. L'ouvrage est généreux car ces dames expertes confectionnent leurs propres tenues mais elles réparent et créent aussi sur demande des modèles des années 1830-1850 et ce, bénévolement!
Pas question de figer l'art provençal en vitrine ou en musée. Les costumes sortent de leurs placards à la moindre occasion: messes provençales, défilés, pèlerinages, fêtes locales, concerts et danses, tout est prétexte à la démonstration et au partage. Et l'on peut aussi les emprunter gratuitement moyennant un simple chèque de caution!

A chacun son costume


Éliane Fontana, responsable de l'atelier, connaît bien le sujet. Elle vous parle de rangs: les paysannes, les artisanes ou les bastidanes pour les femmes; les paysans, pêcheurs, artisans,et bastidans pour les hommes. A chacun son costume, selon des codes bien établis qui tiennent à la matière plus ou moins sophistiquée, à la forme et à la couleur.
Mais toutes les provençales répondaient à de mêmes règles sociales: les bras couverts jusqu'au coude, les cheveux cachés sous des coiffes, pas de talons.
Aucune règle par contre quant à l'assemblage des tissus , les femmes ne coordonnaient ni les motifs ni les couleurs: elles prenaient ce qu'elles avaient sous la main.
Et la liste des termes oubliés est longue; jupons, tabliers, capes, cotillons, fichus, caracos, corsets, mitaines, caleçons, gilets, guêtres, feutres... et pour les bijoux, sautoirs, broches, coulasses, montres à gousset...
Un trésor, patiemment conservé dans les petits locaux octroyés par la Mairie, un devoir de mémoire dédié au patrimoine provençal.
Car la tâche devient difficile avec la fermeture des manufactures de Mulhouse et Nîmes. Sans elles, piqués, bazins et vieilles dentelles ont disparu. Mais il reste heureusement le plaisir de créer ensemble et l'ambiance est joyeuse et conviviale à l'atelier confection.

Prochaines démonstrations


Et si l'envie vous vient de découvrir "in visu" ces œuvres d'art, d'histoire et de patience- témoignages de notre région - ne manquez pas les traditionnels rendez-vous de l'association:
15 avril, concert Rétina, salle Malraux
1er mai, pèlerinage à Notre Dame du Mai
6 juin, festival de la langue provençale à Toulon
3 et 4 juillet, fête du folklore international
1er dimanche d'août, fête de la Collégiale.
Renseignements: 04 94 94 55 46

A.I, le 15 mars 2010