Le 6. janvier 2013 à 19h16
Le Brusc
Pêche
Les "Petits métiers" survivent toujours
Fred Agostinetti à bord du Magali, qui appartenait jadis à Léon Dodéro.
Il y a souvent plus de public que de pêcheurs au Brusc. Dès qu'un pointu accoste, ils sont souvent des dizaines à l'accueillir pour découvrir la pêche du jour. Moment des plus sympathiques, faisant le charme de ce site. Pourtant il est bien loin ce temps où des dizaines de pêcheurs arpentaient le quai, où ils passaient l'hiver "tranquille" à ramener les sardines. Aujourd'hui plus de sardines, peu de pêcheurs, et la pêche côtière doit faire avec. Alors certains ont la licence pour utiliser le râteau ou chevrotière. Comme nous l'expliquait Fanny, la femme d'Eric Feraud: "on fait cela jusqu'à la mi-février, cela permet de prendre des petites crevettes ou du poisson pour la soupe". Sauf, que cette technique est menacée de disparaître, Fred Agostinetti nous disant: "tout le monde n'a pas le droit de pratiquer ce type de pêche, il faut une licence de plus en plus difficile à obtenir et j'ai peur qu'à terme elle disparaisse alors qu'elle permet justement aux petits pêcheurs de vivre durant les périodes plus difficiles, d'autant plus que ce n'est vraiment pas une pêche intensive". Car cette époque n'est pas idéale pour placer les filets: "avec le vent, les algues remontent, on risque plus d'abîmer nos filets qu'autre chose".
Un métier très encadré
On aura saisi que la pêche artisanale a vu année après année des contraintes de plus en plus nombreuses peser sur ses épaules, et beaucoup ont oublié que les règlements prud'homaux permettaient une gestion des zones de pêche ou le respect des périodes de reproduction. Fred Agostinetti nous disait: "on est très surveillés par les Affaires Maritimes, et chaque année on a droit à un contrôle strict de notre embarcation, c'est de plus en plus encadré". Ajoutez à cela les ventes de poissons dans les grands hypermarchés, des espèces qui se sont raréfiées, des plaisanciers de plus en plus nombreux en mer obligeant les pêcheurs à trouver d'autres zones en période estivale. "Les petits métiers" doivent ainsi se battre pour exister encore.
Ce qu'on trouve et trouvera sur les étals
Actuellement on peut trouver au Brusc, crevettes, poissons de roche, lottes, rascasse, du poisson de passage chez les deux Eric Feraud ou du merlan avec Fabrice Archier qui pêche davantage de grosses pièces au large (il est près de l'embarcadère). Quant à Fred Agostinetti, il se partage entre ses deux métiers, entre Capian marine et la pêche: "je sors surtout à partir du printemps et me consacre l'hiver à la restauration des pointus". Samedi matin il était de sortie et a tout de même ramené raies et lottes. On trouvera aussi sur les étals des seiches entre fin janvier et février.
La période plus faste sonnera au printemps jusqu'à l'automne avec les sars, pageots, chapons, daurades... Quant aux langoustes, Fred Agostinetti nous expliquait: "au Brusc on en fait beaucoup moins qu'avant. Normalement cette pêche débute au printemps, les anciens les maintenaient en vie en vivier pour les vendre lors de la période de Noël". Dans tous les cas, on peut trouver au Brusc du poisson le jeudi matin et les week-ends avec certitude, à moins que la neige ou la tempête s'y soit abattue. L'occasion d'échanger tout en regardant sortir Le poisson d'Azur, Pirate II, Magali, Dragon...
D.D, le 06 janvier 2013