Le 9. octobre 2011 à 07h38
Bandol
Handicap
Une journée pour mieux comprendre la dyspraxie
Isabelle Decitre, présidente de l'antenne Varoise de Dyspraxique mais fantastique a animé cette journée d'information.
Dans le cadre de la cinquième Journée nationale des "dys", Isabelle Decitre responsable départementale de l'association Dyspraxique mais fantastique du Var a organisé en partenariat avec la municipalité de Bandol une rencontre très instructive sur les troubles de l'apprentissage. L'idée était d'apporter des réponses aux parents ou au personnel enseignant ainsi que d'informer le public sur "cet handicap invisible". Comme le fera remarquer le maire de Bandol Christian Palix, l'antenne varoise de DMF apporte un grand soutien aux parents et surtout les aide continuellement dans leur démarche souvent difficile.
Les dyspraxies sont des anomalies de la planification et de l'automatisation des gestes volontaires, et leurs manifestations sont diverses, allant des troubles du développement moteur à la dysgraphie ou au trouble de la parole. On parle ainsi de "dys" avec la dyslexie, la dysphasie, la dyspraxie... La population touchée par ces troubles est loin d'être infime, on parle de 3 à 6% d'enfants, mais beaucoup de parents ignorent cet handicap et du coup certains ne sont pas diagnostiqués. Or, plus ils sont diagnostiqués tôt et plus la prise en charge par des professionnels peut s'avérer bénéfique et éviter à l'enfant de sombrer dans une spirale négative comme l'échec scolaire. La présidente Isabelle Decitre avait ainsi invité un joli panel de professionnels en présence d'élus, dont le maire de Bandol Christian Palix, et on retrouvait aussi dans la salle le conseiller général et premier adjoint de Six-Fours Joseph Mulé, et le maire de Sanary (et conseiller général) Ferdinand Bernhard.
Un large panel de professionnels présent
Lors de cette conférence Patrice Gueit (psychologue) a évoqué les "tests psychométriques", en expliquant les méthodes permettant d'établir un diagnostic et en vulgarisant certains termes souvent peu explicites pour les parents. Orianne Costini (neuropsychologue doctorante) a abordé les dernières données concernant la dyspraxie. Et l'intérêt de ce rendez-vous était aussi d'offrir à l'assistance un large panel d'invités, preuve que la prise en charge des enfants ne peut être que positive dans la cadre d'une approche interdisciplinaire.
Virginie Marin et Sabine Marrast (enseignantes spécialisées) ont présenté les classes CLIS et ULIS dys de Notre Dame des Missions tandis que Joëlle Tourbier-Jabob (enseignante au collège Raimu) prouvait la possibilité d'intégration scolaire de ces enfants avec une pédagogie adaptée. On peut d'ailleurs rappeler que plusieurs parents avaient saisi la Halde l'année dernière concernant la perte d'égalité des chances du fait du manque d'adaptation des manuels scolaires. Et le 18 avril 2011 le collège de la Halde recommandait plusieurs points comme l'adaptation des programmes et des outils pédagogiques ou la formation des équipes éducatives. Lors de cette matinée des ergothérapeutes sont aussi intervenus avec Claudine Dejean et Sandrine Bakri tandis que l'éminent neurologue Michel Habib a parlé de la prise en charge des troubles dys sévères. Un invité prestigieux, qui a réellement approfondi la question.
Cette matinée aura permis une meilleur appréhension de cet handicap dont on parle encore peu mais qui est pourtant source de nombreux soucis. Une maman d'un enfant dyspraxique nous confiait: "Je suis venue pour m'informer. Avec nos enfants ce n'est pas toujours évident dans la vie de tous les jours, par exemple mon fils vient d'avoir son auxiliaire de vie scolaire qu'en octobre, il a dû s'en passer pendant près d'un mois, on doit se battre tous les jours".
A noter qu'une conférence à l'adresse du personnel pédagogique aura lieu le 16 novembre à l'espace Malraux à l'initiative de la circonscription de Six-Fours.
Les objectifs de l'association Dyspraxique mais fantastique
L'association dispose dans toute la France d'antennes, et dans le Var c'est la dynamique Isabelle Decitre qui en a la charge. Outre ce rôle essentiel d'informer et d'aider les familles, l'association entend "inciter les médecins, les psychologues, les pédagogues à s’interroger sur ces enfants” déroutants “afin que nos enfants soient diagnostiqués de manière précoce, soient pris en charge de manière adaptée et suivent un cursus scolaire normal, alerter les pouvoirs public afin que la dyspraxie soit reconnue comme un handicap à part entière avec ses spécificités, et que s’en suive : la formation de rééducateurs spécialisés (orthoptistes, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes, psychologues...), la création de classes adaptées ou de tout autre dispositif permettant de garantir aux enfants dyspraxiques une scolarité normale et une formation professionnelle qui leur permettent d’accéder à l’autonomie à laquelle ils peuvent prétendre de plein droit".
D. D., le 09 octobre 2011