Le 1. juillet 2011 à 11h34
Sanary
Conseil municipal
Rejet du projet de schéma départemental de coopération intercommunal
L'intercommunalité en débat mercredi soir au conseil municipal.
La loi du16 décembre 2010 confie aux préfets, en lien avec la commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) la mission d'élaborer un projet de schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI). Chaque commune doit se prononcer sur le projet envoyé par le préfet en mai dernier et ce sujet ne fait guère l'unanimité d'une commune à l'autre. Alors que son voisin Six-fournais a approuvé le schéma envoyé par le préfet
(voir article précédent), la délibération soumise aux élus sanaryens expliquait: "nous sommes profondément attachés au maintien de nos compétences de proximité. Si les six territoires proposés par M le préfet correspondent bien à une réalité cartographique et non humaine ni économique du territoire varois, la préfiguration d'une métropole regroupant près de 600.000 habitants aboutira nécessairement à une réduction des compétences et des moyens des communes, ainsi qu'à un déséquilibre du Var". Chose rare à Sanary, l'assemblée a voté à l'unanimité pour que le préfet retire son projet et permette aux collectivités concernées de conduire la concertation et les études préalables indispensables à l'obtention du consensus nécessaire, "considérant que les textes en la matière méritent d'être précisés afin de lever les nombreuses inquiétudes et zones d'ombre actuellement sans réponse". L'assemblée a aussi acté le projet d'adhésion à Sud Sainte Baume dans la mesure où la loi impose aux villes d'ici 2012 de faire partie d'une intercommunalité. Le maire salua le vote unanime des élus, marquant "un signal fort".
Les raisons d'un refus
Durant un bon quart d'heure Ferdinand Bernhard est revenu sur ce schéma, tout en rappelant que le préfet n'était pas seul sur ce projet et qu'il serait "malsain qu'on lui en fasse porter seul la responsabilité". Premier responsable: "un ministre qui avait besoin d'une loi qui porte son nom décide que ce territoire devait être recouvert d'intercommunalité. Or l'intercommunalité existait depuis belle lurette, mais il s'agissait d'une intercommunalité de projet", et de citer les communes qui s'étaient regroupées pour le SITTOMAT, la Reppe, le réseau de transports... Et d'opposer les intercommunalités qui se sont ensuite créées par intérêt pour toucher des aides financières de l'Etat et au final: "plus d'impôts pour les contribuables, la levée de nouvelles taxes" et de citer la cour des comptes confirmant que l'intercommunalité avait coûté plus cher aux contribuables alors qu'il s'agissait au départ de "faire des économies".
Il en vint ensuite à ce projet de métropole voulu par l'Etat : "l'Etat, pouvoir centralisateur, veut regrouper les structures qui lui échappent pour pouvoir mieux les contrôler. C'est le vieux débat des girondins et jacobins. Si demain on est inclus dans une métropole, vous n'irez à votre mairie que pour l'état civil. On veut éloigner les électeurs du pouvoir, l'identité de nos communes disparaîtra, il faut à tout prix éviter la constitution d'une métropole. Imaginez que les marseillais veulent une métropole d'Aix à Toulon!" Et de conclure, "je ne veux pas que Sanary soit le faubourg de Marseille ou de Toulon!".
D. D., le 01 juillet 2011