Le 1. janvier 2011 à 03h13

Six Fours Palmarès Les trois femmes de l'an 2010

Nombreuses sont les personnes qui ont marqué l'année 2010. Parmi elles la rédaction de six-fours.net a voté pour trois fortes personnalités qui sont de réels exemples de réussite.

Jocelyne Caprile, la teinturière décorée du Mérite national, Céline Demaria la passion du pain et Cécile Limier la ceinture noire de karaté qui a ouvert un dojo au Burkina Faso

Jocelyne Caprile, la teinturière décorée du Mérite national, Céline Demaria la passion du pain et Cécile Limier la ceinture noire de karaté qui a ouvert un dojo au Burkina Faso

Adieu 2010 et vive 2011… Et nous vous présentons tous les vœux de l’équipe de six-fours.net pour cette nouvelle année. Mais il est parfois bon de faire un petit retour en arrière sur ces jours qui nous ont permis de suivre l’actualité et de la restituer au travers de notre site qui, aujourd’hui, est visité chaque jour par plus de deux mille personnes dont certaines demeurent à l’étranger. Et, dans ce coup de rétroviseur, la rédaction a pensé à nominer trois femmes qui ont marqué l’actualité six-fournaise de l’année 2010 : Jocelyne Caprile, teinturière et conseillère municipale, Céline Demaria, boulangère et Cécile Limier, karatéka et créatrice d’un dojo au Burkina-Faso.

Jocelyne Caprile, une gauchère devenue droitière par passion pour un métier



Jocelyne Caprile est conseillère municipale de Six-fours, déléguée au tourisme et au SIVU, et est avant tout teinturier apprêteur. Une passion pour ce métier qu’elle a eu en commençant comme employée dans le plus important pressing de La Seyne. Il était tenu par la famille Gros, qui lui a rapidement confié la gestion d’un pressing qu’elle venait d’acquérir à Six-Fours. En 1987, Jocelyne Caprile en devenait la propriétaire mais « face aux pressings discount, je me suis dit qu’il fallait que je me distingue. J’ai passé mon brevet de maîtrise et j’ai alors appris qu’il y avait un concours du Meilleur ouvrier de France et que je pouvais y participer.» Deux ans de préparation auront été nécessaires pour cette « gauchère devenue par obligation droitière car le matériel n’était pas adapté ».
Avec une robe de mariée provençale de 1860, et la complexité de l’amidonnage cru ou cuit au fer, le titre de Meilleur ouvrier de France lui a été décerné en 2001. Elle aurait pu s’arrêter là après avoir été félicitée à l’Elysée par le Président Chirac, mais elle a voulu que son savoir serve. Elle a accepté un poste d’administrateur au sein de la Société des Meilleurs ouvriers de France et œuvre pour faire émerger les élites lors des concours des meilleurs apprentis et des Olympiades des métiers.
« Cette année, j’ai eu cinquante ans et j’ai été comblée, » dit Jocelyne Caprile, le pressing qu’elle a ouvert au Cap-Brun pour sa fille Emmanuelle, qu’elle a formé, tourne très bien et puis elle a été faite chevalier dans l’Ordre national du mérite. C’est Gérard Rapp, président de la Société nationale des Meilleurs ouvriers de France qui lui a remis cette distinction début novembre. Elle rougit lorsqu’on lui parle de son parcours. La modestie de cette fille de rapatriés demeure et dans son rôle de conseillère municipale, elle agit toujours avec discrétion et efficacité. Et si elle est rentrée par hasard en 95 au sein de la municipalité elle avoue que « lorsqu’on met le pied dans la politique et surtout dans la vie municipale, on s’y prend… »

Céline Demaria ou la passion de la boulangerie



Céline Demaria est dans le pétrin et elle l’a bien voulu. Au moment où les touristes commencent à arriver dans la région elle a ouvert sa boulangerie. Après quelques années passées dans une multinationale de soft drink, elle a été licenciée. Ce qui aurait pu être une douloureuse étape est devenu une chance pour celle qui, depuis toute gamine, rêvait de travailler dans une boulangerie. Elle ne voulait pas être la femme du boulanger mais la vraie boulangère.
En France il n’y a qu'1% de femmes boulangères. Elle l’a compris lorsqu’elle a suivi la formation des Grand moulins de Paris. Ensuite, elle a suivi divers stages et s’est mise en quête d’un fond de commerce. Elle l’a trouvé à Six-Fours, sur l’avenue de la Mer, juste à côté de Picard.
Pendant quelques mois elle a travaillé avec un boulanger. C’était la superbe entente mais, pour des raisons familiales, il est parti à Strasbourg et cette frêle femme se retrouve six jours sur sept avec les mains dans le pétrin. « Elle a un courage remarquable » nous disait dernièrement un boulanger également installé à Six-Fours. Et c’est bien vrai car, en étant seule, elle arrive à tout gérer et son travail est seulement soulagé du côté caisse par Marie, qui est en osmose totale avec l’esprit de cette boulangerie réellement traditionnelle.

Cécile Limier, briseuse de frontières



Cécile Limier - est-ce l'heureux effet du karaté - n'aime pas les barrières et s'emploie à les abattre. C'est ainsi qu'elle s'était lancée il y a deux ans dans une aventure merveilleuse : créer à Réo, une ville du Burkina Faso, un dojo pour que les karatékas locaux aient des conditions correctes d'entraînement. Cette initiative lui avait permis de décrocher le challenge du développement durable dans le sport décerné par le Comité olympique et sportif de Côte d'Azur (voir notre article du 11 avril 2010) et d'être lauréate du concours régional "Femmes et Sport".
Cette battante (elle est 5ème dan de karaté) s'est lancée dans une nouvelle expérience : appuyée par le Comité régional olympique et sportif et sa ligue de karaté, elle vient d'animer un atelier d'initiation à la pratique de son sport pour les femmes détenues à la maison d'arrêt de Nice, une initiative totalement innovante. Elle en a tiré cette conclusion : "Cette initiation à laquelle ces détenues se sont prêtées avec une certaine authenticité leur a permis à l'évidence de s'évader hors des murs et d'entrevoir qu'il existe d'autres possibles. Cette expérience a donc été positive, porteuse de messages forts, et mérite à mon sens d'être reconduite et proposée dans une continuité".

J. B. et P. Ch., le 01 janvier 2011