Le 21. novembre 2017 à 18h30

La Seyne Environnement Odyssée pour le futur avec Energy Observer

Depuis le 18 novembre, l'Energy Observer, premier navire hydrogène autour du monde, fait escale à La Seyne. Véritable ambassadeur des énergies propres, cette sorte de «Calypso Zéro émission» représente un défi à la fois humain et technologique. Un bel espoir pour la planète.

C'est sa première escale méditerranéenne. Esplanade Marine, l'Energy Observer, premier bateau autonome en énergie et sans émission de gaz à effet de serre ni particules fines, est de surcroît très élégant. Propulsé à l’hydrogène et aux énergies renouvelables grâce à la mixité énergétique, le navire et son village ont déjà attiré 1200 visiteurs le week-end dernier. Victorien Erussard, capitaine de l'Energy Observer, et Jérôme Delafosse, chef d'expédition - actuellement retenu en tournage aux Canaries - ont répondu à l'invitation de la CCI du Var et salué l'investissement de tout un département en faveur de la mobilité propre et des projets liés à l'hydrogène.

Le navire du futur


«C'est un défi scientifique avant tout, un modèle réduit des réseaux énergétiques de demain, capable de produire de l'énergie à partir de l'eau de mer». Victorien Erussard présente le navire expérimental. Long de 30,5 mètres et large de 12,80 mètres, l’ancien catamaran de course transformé à Saint-Malo ouvre une nouvelle voie, celle de la navigation autonome. Sa vitesse moyenne est de 6 nœuds mais il peut atteindre 12 nœuds. Le bateau pèse 30 tonnes : «Nous avons beaucoup travaillé sur la légèreté». A bord, des officiers de la marine marchande, des ingénieurs et techniciens, mais aussi une équipe de production, mission médiatique oblige.

Produire son propre hydrogène


L'hydrogène contient jusqu'à 3 fois plus d'énergie par unité de masse que le gazole et sa combustion n'émet ni CO2 ni particules fines, des propriétés qui en font un excellent complément aux batteries. Mais si l'hydrogène est l'atome le plus présent dans l'univers, on ne le trouve que très peu à l'état naturel. Il faut le convertir, le produire à moindre coût et de manière décarbonnée grâce à des énergies propres. «Energy Observer produit son propre hydrogène à bord à partir de l'eau de mer, en combinant plusieurs sources d'énergie, solaire, éolienne et hydrolienne», explique Victorien Erussard, capitaine mais également skipper, ancien coureur de large et officier de marine marchande.

Six ans autour du monde pour sensibiliser


Plus qu'un bateau, Energy Observer est un véritable media pour la planète. Ainsi va-t-il entamer une odyssée de 6 ans autour du monde à la recherche de solutions innovantes pour l'environnement. Le catamaran mettra le cap sur 50 pays et fera 101 escales. Jérôme Delafosse, le chef d'expédition, va piloter une équipe de production qui suivra l’aventure. «Nous allons tourner des documentaires avec le groupe Canal + et des plateformes web. Nous montrerons les initiatives qui sont prises localement à travers la planète, afin que tout le monde découvre ces gens qui innovent à travers le monde. Une manière de faire connaitre les solutions et de les connecter entre elles».

Nicolas Hulot, parrain


Présent à Bonn durant la Cop 23, Victorien Erussard a présenté Energy Observer au président Emmanuel Macron, en présence du Premier ministre Edouard Philippe et surtout, de Nicolas Hulot, Ministre de la transition écologique et solidaire, dont il est proche, parrain de ce navire du futur. «Emmanuel Macron a accepté de nous remettre le célèbre hashtag pour que nous l'emmenions lors de notre Odyssée pour le futur». Pour le capitaine du navire, «il faut que les politiques accompagnent ces initiatives. Je n'aurais jamais fait ce projet il y a 15 ans. Maintenant, tout le monde s'intéresse à l'énergie hydrogène et à la volonté de réduire de 20% les émissions de gaz».

Une trentaine de partenaires


Autour des trois principaux, Accor Hôtels, qui mène un projet d’hôtel pilote en région parisienne sur la base du modèle énergétique d’Energy Observer, Thélem et Delanchy, les supporters Air Liquide, Delta Dore ou le groupe CCR réassurance, qui travaille sur le réchauffement climatique et les solutions à apporter, sont présents. Localement, la CCI du Var est très impliquée : «Cette technologie a un bel avenir et la région Paca veut se positionner au niveau des transports en commun, camions, bateaux... En 2020, nous lancerons une navette maritime zéro émission, à l'instar de celle de San Francisco», annonce Hervé Moine, directeur adjoint Ports Rade de Toulon, en charge également des ''Grands projets''.

Chantal Campana, le 21 novembre 2017

Le village Energy Observer est ouvert tous les jours de 10h à 18h, jusqu'au 26 novembre
www.energy-observer.org
www.facebook.com/EnergyObserverExpedition/