Le 13. août 2017 à 14h48
Le Brusc
Patrimoine
La fête des bateaux et des pêcheurs d'ici
Frédéric Agostinetti a fait griller 120 kilos de saupes.
La Fête des pointus de samedi après-midi avait été perturbée par le fort mistral. Les bateaux qui devaient venir de Sanary et de Bandol n'ont pas pu sortir à cause du vent. « C'est dommage car nous avions déjà dû annuler la manifestation du 1er juillet à cause de la météo », a regretté le président de Lou Capian Didier S. Une centaine de personnes ont tout de même pu se promener sur quatre gros pointus.
En soirée, la Fête des Pêcheurs a attiré comme d'habitude plus de 400 personnes sur le quai de la Prud'homie. Ce résident du Brusc était là pour la première fois. « Je viens manger du poisson au bord de la mer. Je suis du nord, le vent ne me dérange pas. »
« Nous faisons de la dégustation »
Frédéric Agostinetti et Eric Féraud, premier Prud'homme au Brusc et président des Pescadous du Gaou, ont nourri tout le monde. Au menu, pour 10€, « macaronade » (pâtes et daube de poulpe), soupe de poisson ou poisson grillé, dessert et boisson. Le président du CLAB Didier Castillo avait invité pour l'occasion le groupe Christina Rosmini qui a assuré une animation musicale méditerranéenne et surtout latine.
Eric Féraud, fier de faire partie de « la plus vieille famille de pêcheurs du Brusc » expliquait : « Le poisson d'élevage n'est pas bon et a tout emboucané. Nous faisons de la dégustation en remettant au goût du jour des poissons comme la saupe, qui a mauvaise réputation. » Comme pour confirmer ses dires, une dame soutenait: « Si vous voulez rater une soupe de poisson, mettez de la saupe. » Cette autre, arrivée un peu trop tard, était dépitée d'apprendre que la macaronade et la soupe étaient terminées. « Je n'aime pas la saupe... », mais, après l'avoir goûtée, elle avouait : « C'est bon ! » Un monsieur qui faisait patiemment la queue confiait : « Je ne mange que du poisson de pleine mer. »
Protéger notre patrimoine
Lou Capian s'occupait de la buvette à des prix dérisoires, ainsi que de la vente de T-shirts pour sensibiliser les gens à la préservation des pointus. Les membres de Lou Capian sont passionnés malgré les contraintes qu'impliquent les bateaux en bois. « Ils demandent plus d'entretien et de travail. On ne peut pas les mettre à sec, donc il nous faut des places sur le port », argumentait le président. Grâce à son action et à TPM, Lou Capian a obtenu la Charte bateau tradition. « Rétablir le carré historique comme l'a fait Sanary nous permettrait de refaire des joutes provençales et de refléter l'historique du Brusc », disait Fredéric Agostinetti. « L'avenir du tourisme dépend de l'image que l'on reflète. Aux parkings pour bateaux en plastique, les touristes et les croisiéristes préfèrent les petits ports attractifs. »
Myrto Konstantarakos, le 13 août 2017