Le 9. juin 2017 à 23h04
Six Fours
Société
Commémoration du 63° anniversaire de la fin de la guerre d’Indochine
René Hubert ancien prisonnier d'Indochine
Après les traditionnels discours et défilés aux monuments aux morts et au rond-point des anciens combattants d’Indochine, l’assemblée a entendu le témoignage de René Hubert ancien combattant et prisonnier de Guerre.
Témoignage d’un survivant du calvaire
vécu dans les camps d’Indochine
René Hubert est né le 10/02/1932 et s’engage dans l’armée en 1952 au Bataillon de Parachutistes Coloniaux pour combattre en Indochine. Il est parachuté le 21 novembre 1953 à Diên Biên Phu. Il combat avec courage avant d’être fait prisonnier par les Viêts, le 8 janvier 1954. « Arrivé à Diên Biên Phu, nous avions l’ordre de tenir la colline, l’opération nommée Castor est mené par le Colonel Bigeard. La bataille est rude, les morts et les blessés en grands nombres de plus nous n’avions plus de munitions, ni de vivres. Le ravitaillement par avions ne s’est pas effectué correctement et est tombé de l’autre côté des lignes aux mains de l’ennemi. C’est dans ces conditions que l’armée française capitule et les hommes se rendent. A partir de la commence la longue descente aux enfers. Nous sommes forcés de marcher 700 kilomètres dans la jungle, portant les blessés, abandonnant les morts sans sépulture, pour enfin arrivé au camp. Nous avons connu la misère, le manque de nourriture jusqu’à ne peser plus que 45 kg, l’endoctrinement, l’autocritique, encouragement à la délation, sans compter les détresses physiques. Le nombre de morts était impressionnant dans le camp, on nous obligeait de creuser pour les enterrer, mais la mousson avec les pluies diluviennes les a déterrés, l’odeur insoutenable, il a fallu les enterrer de nouveau. Psychologiquement, cela fut très dur. Les prisonniers d’Indochine ont accusé un taux de mortalité supérieur à 70 %, sensiblement comparable à celui des déportés résistants de la guerre 39-45. Ils sont morts pour la France, vive la France et souvenons-nous toujours d’eux, n’oublions pas nos martyrs. Nous avons été libérés au terme de dix mois, ce fut la délivrance, mais nous gardons au fond de notre cœur en permanence ces images de misère ». C’est avec beaucoup d’émotion que René Hubert a apporté ce témoignage. Blessé deux fois, René quitte le service actif en 1976, après 24 ans de service et le grade d’adjudant-chef. Il est commandeur de la Légion d’Honneur, titulaire de la croix de guerre TOE (territoire d’Opération Extérieur) avec deux citations à l’ordre de l’armée, titulaire de la croix de la valeur militaire avec une citation à l’ordre de l’Armée et une citation à l’ordre de la Division. Les accords de Genève signés le 21 juillet 1954 par les représentants de 19 puissances dont la France, les Etats-Unis, l’Angleterre, l’URSS, la Chine, la Corée et le Viêt Nam mettaient fin au conflit. De 1946 à 1954, la guerre d’Indochine a fait plus de 500 000 victimes.
Dépôt de Gerbes
La gerbe du Conseil Municipal a été déposée par Jean-Sébastien Vialatte député-maire de la commune et Sandra Torres, conseillère régionale. La gerbe de l’Union National des Parachutistes a été déposée par le Colonel Claude Lequérré, Michel Plane et Henri Long. La gerbe du souvenir des anciens prisonniers déportés de guerres a été déposée par René Hubert, Jean-Sébastien Vialatte et le Colonel Jean-Félix Guerrini.
Denis Perrier a remercié un groupe de dames venues en tenues traditionnelles vietnamiennes dont Viviane Thiry adjointe au maire.
Monique Amann, le 09 juin 2017