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Le 15. février 2013 à 17h38

Sanary Pêche Année difficile pour les pêcheurs

L'assemblée générale des patrons pêcheurs de Sanary-sur-Mer s'est déroulée en début de semaine, l'occasion de revenir sur une année difficile et d'évoquer des sujets brûlants comme la réforme européenne de la politique commune des pêches.

Assemblée générale à la prud'homie des pêcheurs.

Assemblée générale à la prud'homie des pêcheurs.

Pour cette assemblée générale, le premier prudh'omme Jean-Michel Céi était accompagné de la secrétaire Elisabeth Tempier. L'élu délégué aux ports Patrice Esquoy et Jean-Michel Preynat étaient également présents, ainsi que le maire Ferdinand Bernhard. L'année aura été encore plus difficile que 2011, compte tenu des conditions météorologiques. Une réalité confirmée par le maître de port évoquant une grosse baisse de vente de Gazole détaxé, 105.000 litres en 2011 contre 96.500 en 2012. En sujet qui fâche, la réserve de la zone de la Cassidaigne à Cassis qui a considérablement réduit les possibilités de pêche.

Rapprort d'activité


L'année a été marquée par l'organisation de la bouillabaisse géante du 23 juin, avec pas moins de 1.200 participants. L'exposition à la prud'homie "photo'pêche" a aussi attiré des visiteurs en marge du festival Photo'med. Compte tenu des conditions et des règlementations de plus en plus contraignantes, le premier prud'homme a relancé l'idée de mise en valeur d'une "pêche durable" au travers d'un label par exemple. Enfin le maître de port Jean-Michel Preynat a présenté le bilan de l'année écoulée, appelant les pêcheurs à utiliser l'aire de carénage: "il faut que tout le monde joue le jeu, d'autant plus qu'à partir de cette année on vous comptera uniquement le levage", l'élu Patrice Esquoy ajoutant: "on s'est donné du mal pour la reprendre et il serait dommage que vous n'utilisiez pas cet outil". A noter aussi que le premier prud'homme a participé à plusieurs réunions durant l'année: Natura 2000, le groupe FEP varois, le comité départemental et comité régional des pêches.

Plusieurs sujets nationaux et européens évoqués


Autre sujet: le thon rouge, et une demande de soutien des prud'homies de la part du syndicat professionnel des pêcheurs petits métiers du Languedoc Roussillon qui dénoncent une politique de l'état soutenant "sans faille l'industrie thonière au détriment des techniques artisanales pourtant uniquement considérées comme les plus durables et les plus sélectives". Leur demande est notamment d'obtenir des permis supplémentaires pour la pêche durable. Au niveau du Var une petite augmentation du quota pour les bateaux détenteurs de PPS a été obtenue.
Elisabeth Tempier a évoqué la réforme de la politique commune des pêches, et les dangers pour le futur: "le collectif pêche et développement a montré que 5 grandes fondations américaines ont versé des millions de dollars pour privatiser les mers et les océans, notamment pour des droits de pêche dans le cadre de la réforme de la PCP. Elles financent des chercheurs, des campagnes médiatiques et des ONG telles qu'Oceana, Pew, Greenpeace, WWF. Aujourd'hui cette politique est appliquée aux États Unis, concrètement les droits de pêche sont rachetés par les grands armements ou par les ONG qui les louent aux pêcheurs répondant à leurs critères". L'esprit étant de se débarrasser des petits métiers ne pesant pas lourd face aux enjeux économiques et aux ressources sous l'eau, énergétiques, minières...
La mauvaise nouvelle annoncée aux pêcheurs sanaryens était le vote à la majorité des parlementaires européens de la future Politique commune des pêches, inspirée des Etats-Unis, et "censée mettre fin au déclin des ressources halieutiques". On ne s'étonnera pas non plus que WWF ait salué les eurodéputés de la commissions pêche en décembre 2012 qui fixaient le règlement de base de cette réforme. L'avenir pour les petits pêcheurs ne s'annonce pas des plus radieux, et comme le disait Elisabeth Tempier: "la pêche artisanale ne représente pas grand chose, et beaucoup d'eurodéputés ne s'y intéressent pas, certains ont certainement voulu s'acheter une carte environnementale à peu de prix, sans penser à ce qui se trame derrière tout cela".

D.D, le 15 février 2013

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