Le festival des Voix du Gaou attire incontestablement du monde et pour certains, c'est l'occasion de découvrir la commune grâce à ce festival. L'impact économique à long terme est difficilement mesurable mais il est incontestable qu'il y a des retombées positives, d'autant plus que le festival existe depuis plus de dix ans et a attiré des dizaines de milliers de visiteurs.
Les inconvénients sont aussi réels avec des exemples simples. Lors des grandes dates, outre les embouteillages logiques, certains riverains ont du mal à faire entendre à la police municipale qu'ils habitent au Brusc. C'est le cas de Béatrice: "Ils ne voulaient tout simplement pas que je rentre, je leur ai montré mon permis de conduire et j'ai dû batailler pour qu'ils daignent me laisser passer, après une heure d'embouteillage de la Coudoulière au Brusc".
A côté de cela les agents doivent aussi composer avec les menteurs. La population autochtone grandit bizarrement certains soirs de concert, alors évidemment les esprits peuvent vite s'échauffer.
Pour les bars et restaurants, les cas sont aussi différents. Lors des grosses dates les restaurants travaillant avec une clientèle locale font moins de couverts que les autres jours. Il suffit de se balader pour le constater. Logique, leurs clients désertent le Brusc à cause de la grosse affluence et l'impossibilité de se garer.
Les bars travaillent incontestablement avant les concerts, au Rivage, Simon constate qu'évidemment "j'ai plus de monde lorsqu'il y a un gros concert". Au tabac, Bernard dit la même chose : "Lorsqu'il y a un concert sur la grande scène je vends plus de cigarettes, c'est normal vu la grosse affluence. Par contre je n'attends plus la fin des concerts, j'ai ouvert pendant trois ans pour pas grand-chose au final".
De nombreux commerçants regrettent le système des navettes qui sont basés trop loin du centre.
Djamila de la boutique "Esprit Bois" est toute souriante. Bien qu'excentrée, elle bénéficie lors des concerts sur la grande scène d'un afflux de monde : "Pour le concert de Maé, j'ai vendu de nombreux paniers et d'autres ont pu voir mon magasin. Certains sont même repassés le lendemain". Nicole de la boulangerie Lou Pan du Gaou se montre aussi satisfaite : "On vend plus de sandwichs, de boissons ou de viennoiseries. Contrairement à certains restaurants on a forcément plus de retombées. On ferme plus tard lors des concerts sur la grande scène. Mais rien n'est systématique, par exemple pour Maé on n'a pas travaillé tant que cela". Du côté de Vival, les Voix du Gaou ne représentent pas une manne providentielle : "Sincèrement, je reste ouvert jusqu'à la fin des concerts et à part un défilé de voitures, je ne vois pas beaucoup de monde dans mon magasin. C'est ma première année, ça ne me pose pas de problème mais je vous dit honnêtement ce qu'il en est " constate simplement Cyrille.
Les nombreux témoignages recueillis tendent à dresser ce constat: trop de navettes défilent et beaucoup regrettent que le village ne soit pas réellement associé au festival avec des animations sur le port par exemple.
Au niveau des résidents, les témoignages varient entre ceux qui profitent pleinement du festival ou ceux qui n'y voient que des désagréments comme les embouteillages ou parfois la difficulté de stationner devant chez soi. Tout est à relativiser, dans la mesure où il ne s'agit que d'une dizaine de jours sur l'année, mais il n'empêche que durant cette période le Brusc change grandement, et ce n'est pas au goût de tous les habitants. Rien de bien original dans cela, au final difficile d'établir une conclusion qui ferait office de vérité, chacun a en tout cas bien son avis sur la question.

Djamila d'Esprit Bois profite de l'affluence durant cette période.