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Alors qu’elle travaillait dans une toute autre branche, Nadège emmenait régulièrement promener ses mamies voisines, par plaisir et pour les sortir un peu. Devenue chauffeur accompagnant dans le médical, elle transportait alors des personnes handicapées et s’est fait une réflexion : « Faire ce métier en pensant ‘loisir’, ça n’existe pas, alors je vais le créer ! ». Ainsi, en septembre 2011, elle achetait son Renault Master aménagé et créait sa petite entreprise ‘A nous la vie’. « Enfin, je réalisais ce qui me plaisait, faire plaisir aux gens » nous dit-elle.

Entreprise d’utilité publique

Ainsi, sur la zone La Seyne-Six-Fours-Sanary, Nadège propose à ceux qui ont besoin d’elle un système personnalisé bien différent d’un simple taxi aménagé. Bien sûr elle amène ses ‘clients’ où ils veulent et vient les chercher ensuite, mais elle propose un véritable accompagnement, à tarif extrêmement modéré : « J’ai vu trop de gens qui ne sortent pas. Je préfère proposer un tarif abordable et qu’ils m’appellent plus souvent ». Et elle ajoute : « Ce que j’aime, c’est faire des sorties avec un groupe, comme une petite famille. J’aide les gens à avoir une vie sociale et à se rencontrer ».
Pour un simple transport, il en coûte 30 € de forfait plus 90 cts du kilomètre et pour rester avec les personnes, comme le ferait une auxiliaire de vie, c’est 18 € de l’heure 10 kms inclus puis 90 cts du kilomètre. Si l’on réfléchi, aller faire un tour au marché, accompagné de quelqu’un qui vient vous chercher et vous ramener, tout cela pour 18 €, ce n’est plus du service, c’est de l’utilité publique !
Son fourgon peut accueillir au choix 3 fauteuils roulants et 4 accompagnants ou 1 fauteuil avec 7 places assises (en plus du chauffeur) et il est possible de l’appeler pour n’importe quelle idée (sortie plage, faire des courses, aller au restaurant etc…). Elle le fera toujours avec le sourire.

Dur, dur, le commerce !

Pour se faire connaître, Nadège a démarché les magasins de matériel médical, les maisons de retraite, les kinés, les cabinets d’infirmiers, les offices de tourisme, les mairies. « Je n’étais pas toujours très bien reçue » déplore-t-elle, « heureusement, le bouche à oreille fonctionnait bien » ajoute-t-elle. N’étant pas une commerciale dans l’âme, elle a pourtant eu du mal à se faire connaître et entendait souvent cette réflexion : « Si on avait su plus tôt que vous existiez… ». Après un bon démarrage et une bonne année 2012, 2013 a été plus difficile.

Nadège, formée aux premier secours et titulaire d’une licence délivrée par le Ministère des transports, n’aspire qu’à apporter un peu de bien-être aux personnes âgées, handicapées, ou tout simplement des valides qui se sentent seuls et ne sortent plus de chez eux. Il serait dommage que le manque de clients l’oblige à s’arrêter.

Positive, malgré ses faibles revenus, elle a même un souhait : « Des petites entreprises de service comme la mienne, il n’y en a pas assez. Il faudrait que dans chaque ville ça existe … »