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Le 27. février 2015 à 19h35

Six Fours Sécurité routière Les choses basculent en un quart de seconde

Deux cent personnes ont participé vendredi à une action de prévention pédagogique de sécurité routière « Alternative à la sanction » dans la zone industrielle des Playes. Elles ont été fortement émues par les témoignages de victimes de la route racontant leur quotidien.

Au centre, le Procureur de la République de Toulon Xavier Tarabeux et Jean-Michel Lopez, Directeur départemental de la sécurité publique. Présents aussi les chefs des polices municipales de Six-Fours, La Seyne et Ollioules.

Au centre, le Procureur de la République de Toulon Xavier Tarabeux et Jean-Michel Lopez, Directeur départemental de la sécurité publique. Présents aussi les chefs des polices municipales de Six-Fours, La Seyne et Ollioules.

« La vie n’est pas la même après l’accident »


Dans une salle bondée mais silencieuse, les accidentés parlent de leur handicap au quotidien. Ils n’ont pas honte d’aborder leurs problèmes d’érection ou de sondage. « C’est encore pire pour une femme et avec des doigts paralysés ». Une remorque qui s’est détachée et la pelleteuse qui la transportait a écrasé Marion. Elle est sur un fauteuil roulant, mais c’est ce qui la dérange le moins. « Depuis douze ans, je ne sens rien, ni à l’extérieur ni à l’intérieur et, si je pleure, je dois me cacher de ma mère ». Il s’agit de l’atelier sur l’accident et ses conséquences animé par Hubert Tournebise, chef du service rééducation fonctionnelle de l’hôpital Renée Sabran. Un motard évoque ses séquelles et les conséquences que l’accident a eues sur sa vie sociale. Il s’estime heureux de n’avoir pas trafiqué sa moto ou conduit sous influence de l'alcool, au moins l’assurance l’a couvert. Il est également soulagé d’avoir décidé au dernier moment de ne pas emmener son amie en balade avec lui : « Faire du tort aux autres, c’est encore pire. » Au même moment, dans un autre atelier « La sécurité routière, pourquoi ? », animé par des bénévoles de la Maison de la Sécurité Routière et des IDSR (Intervenants départementaux de la sécurité routière), on aborde les enjeux des comportements sur la route avec des exemples très concrets : la mort d’un motard à cause d’un coup de fil passé au mauvais moment. « Ce n’est pas un film, on ne peut pas refaire la prise. Les choses basculent en un quart de seconde. » Un troisième atelier effectue un rappel à la loi.

Alternative à la sanction


Cette opération pédagogique de sensibilisation est une alternative aux poursuites. Au lieu de payer une amende et de perdre des points sur le permis, les contrevenants acceptent de suivre un stage d’une demi-journée. Pendant une période définie par le Procureur de la République, les polices nationale et municipale de Six-Fours, Ollioules et La Seyne donnent le choix aux usagers au moment de les verbaliser sur des infractions moins graves : petit excès de vitesse, changement de voie sans clignotant… « Je décide de ne pas poursuivre s’ils acceptent », explique le Procureur de la République de Toulon Xavier Tarabeux.

Ce stage de sensibilisation est organisé tous les six mois depuis 2009. Chacun est destiné à un public particulier. Le Procureur cite comme exemple celui de septembre 2013 au Castellet en direction des motards. Vendredi, étaient présents dans la zone industrielle des Playes deux cent conducteurs de quatre roues répartis sur toute la journée. L’objectif était de donner la possibilité aux usagers de rencontrer des professionnels de la sécurité routière et des bénévoles victimes d’accidents pour mieux comprendre les conséquences que peut avoir le non-respect des règles et du code de la route. Pierrette Lehmann, adjointe au chef du pôle Sécurité routière de la Préfecture, La Maison de la sécurité routière du Var, croit en l’utilité de la démarche : « Après le stage, les participants viennent nous remercier. Ils ne regrettent jamais d’être venus. »

, le 27 février 2015

Autres photos:

Marion raconte son calvaire. Pierrette Lehmann, de la Maison de la sécurité routière du Var.
Marion raconte son calvaire.