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Le 17. mars 2012 à 19h00

Six Fours Politique Le Front national fait un appel du pied aux pieds noirs et harkis

Frédéric Boccaletti a tenu une conférence de presse samedi pour lancer une campagne auprès des pieds-noirs et harkis tout en dénonçant avec véhémence les commémorations du 19 mars.

Frédéric Boccaletti, candidat du Front National pour la 7ème circonscription.

Frédéric Boccaletti, candidat du Front National pour la 7ème circonscription.

Si certains avaient encore un doute, on est bien en période électorale, l'heure n'est plus vraiment à la rigolade et mieux vaut bien cibler son électorat, chacun l'a visiblement bien compris. Frédéric Boccaletti appelle les harkis et pieds noirs à se mobiliser: "le Front national ne vous a jamais trahis et n'oubliez pas qu'il a toujours été à vos côtés pour condamner l'injustice dont vous avez été victimes". Concernant la commémoration du 19 mars, Frédéric Boccaletti va même jusqu'à souhaiter que la municipalité de Six-Fours ne donne plus son autorisation pour la tenue de cette commémoration, rappelant au passage que "la municipalité s'est toujours associée à cette célébration du 19 mars, on a bien saisi les raisons de ce revirement soudain". Et le conseiller régional allant jusqu'à dire: "aujourd'hui, en notre circonscription, des municipalités UMPS ne craignent pas de fouler des pieds les tombes de nos proches en commémorant le 19 mars. Aujourd'hui, il se trouve des associations infames pour cautionner ce mensonge historique d'Etat... Pieds noirs et harkis, toujours trahis, toujours calomniés toujours méprisés, seul le Front national leur est demeuré fidèle et n'a jamais cessé de les soutenir". A notre question si le 26 mars devait être alors commémoré, Frédéric Boccaletti répondit: "j'ai toujours été présent pour cette cérémonie commémorant la fusillade de la rue d'Isly, cette date est importante mais il y a eu aussi d'autres faits après". Puis d'égratigner encore le gouvernement et Jean-Sébastien Vialatte qualifiant leur volonté de se désolidariser cette année de la commémoration du 19 mars comme "purement électoraliste". Et de conclure sur la ferme opposition de son parti "à toute commémoration du 19 mars 1962", le parti promettant "d'intervenir énergiquement auprès du gouvernement Algérien pour régler le problème des disparus, témoigner de la reconnaissance de la communauté nationale à l'égard des harkis et de leurs familles..." Désormais le FN va poursuivre sa distribution de tracts avec une campagne d'information destinée aux pieds noirs et harkis.

La position du député-maire


Jean-Sébastien Vialatte, député-maire, a tenu quant à lui à préciser sa position à ce sujet suite à notre précédent article (ici) : "La municipalité, en tant que municipalité, n'a jamais participé à la cérémonie du 19 mars. Elle l'autorise car elle se déroule dans le cadre communal et les élus qui désirent s'y associer à titre personnel le peuvent, bien entendu. Nous respectons les commémorations officielles et le 19 mars n'en fait pas partie. Personnellement il y a des années que je ne participe pas à cette manifestation. Pour autant je n'ai absolument rien contre la FNACA qui l'organise."
Le maire nous a rappelé que la municipalité honore donc chaque année les morts pour la France en Afrique du Nord le 5 décembre (voir notre article), cette date ayant été choisie en 2003 par Jacques Chirac, sans référence particulière.
Dans un communiqué, le ministère de la Défense explique l'absence de commémoration nationale à d'autres dates par le souci de ne pas "raviver les plaies d'une page douloureuse de l'histoire récente de la France... Si le 19 mars évoque la joie du retour des militaires français dans leurs familles, il marque également l'amorce d'un drame pour les rapatriés, contraints au déracinement, et le début d'une tragédie pour les Harkis, massacrés dans les semaines qui suivirent, au mépris des accords d'Evian..."

D.D, le 17 mars 2012