Ouest Var > Actualité > Six Fours les Plages > A la Maison du Cygne : Un homme, une femme
Le 24. janvier 2015 à 19h34

Six Fours exposition A la Maison du Cygne : Un homme, une femme

Philippe Gallego, Sylvie Gérard. Un homme, une femme.
La parité dans l'art pour la réouverture de la Maison du Cygne de Six-Fours.
Un plasticien-fondeur, une peintre-couturière, deux mondes différents et pourtant...

Sylvie Gérard : L'audace au féminin


La Toulonnaise Sylvie Gérard, nous l'avions découverte à la Maison du Patrimoine en 2006, elle revenait alors de Dakar où elle enseignait, lors d'une flamboyante exposition où se mêlent peintures et tissus, ou tout simplement patchworks. Les vicissitudes de la vie, un deuil entre autres, lui ont alors fait prendre des directions différentes, son travail avec le tissu devenant habits funéraires sur le thème de la mémoire et de la disparition.
Mais le temps faisant son travail, Sylvie est revenue à ses premières amours avec peut-être, plus de profondeur, plus de questionnements, plus de réflexion sur la vie, sur l'âme sur, comme dirait notre ami Boris Cyrulnick, la résilience. Mais aussi sur la femme, sur la féminité, sur la sensualité.
Et alors, la couleur revient, plus flamboyante que jamais et, si elle passe du jean à la bure ou même à la jute ou au drap, en approchant la toile, l'on découvre des intentions coquines : rubans, soutien gorge, strings, résilles, dentelles, le tout, ou cousu ou accolé à la toile, ce qui lui donne ce côté original et drôle car elle ne manque pas d'humour, et bien sûr, un petit côté érotique que l'on retrouve sur nombre d'œuvres. Il y a de l'audace, de la couleur, l'affirmation d'une personnalité, d'un parcours de vie pas banal.

Philippe Gallego : La légèreté dans le bronze


Lui aussi, revient dans ce lieu où il avait été reçu voici dix ans.
En découvrant son bestiaire sous-marin, on imagine ce Fréjusien passant son temps dans l'eau, à contempler ses poissons. Ses oeuvres en bronze, si elle ne ressemblent pas du tout, loin de là, à l'œuvre de Sylvie Gérard, ont pourtant un point commun : la dentelle.
En effet, lorsqu'on découvre ses poissons, quoiqu'ils soient faits de bronze, ils ont une grâce aérienne. C'est de la dentelle fondue dans la gangue aux reflets bleus et verts qui donne cette grâce, cette fluidité, lorsqu'on regarde évoluer un poisson dans son milieu naturel. Et puis, autre point commun avec Sylvie : l'humour. Car en dehors de ces poissons semblant sortir d'un monde imaginaire, voilà qu'on découvre un poisson-bulle qui s'est fait botoxé et présente une bouche pulpeuse qui attire le baiser. Voilà que le regard d'un autre, brillant de mille feux, s'est orné de faux cils aguichants...
C'est à la fois d'un bel esthétisme qui vous hypnotise et tout à coup vous fait découvrir le rire, le sourire d'un artiste qui ne se prend pas au sérieux même s'il prend son travail au sérieux.
Incroyable de découvrir autant de légèreté, dans tous le sens du terme, alors que le bronze n'est pas une matière spécialement légère.
Par contre, dans ses dernières oeuvres, l'on sent un changement de cap et l'on retrouve une ligne plus épurée et une nouvelle façon de voir de cet "obsédé de faune marine" comme il se surnomme avec cet humour qui ne le quitte jamais.

Deux oeuvres, deux artistes, deux façons de voir l'art mais en dénominateur commun, la passion du travail bien fait, l'humour à fleur de peau et le talent à l'état pur.
A ne pas manquer, l'exposition se tenant à la Maison du Cygne jusqu'au 22 février.

, le 24 janvier 2015

Plus d'infos:

Autres photos: