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Elle est faite d'heurs et de malheurs et surtout de chemins de traverse dus à des accidents, des drames de la vie, mais aussi à sa curiosité, à ses rencontres, à ses introspections, à ses réflexions, tout cela se traduisant sur ses toiles.

Une œuvre atypique, originale et superbe, construite autour de trois univers faits de violence mais aussi, à contrario, de douceurs, quelquefois de sérénité sans que celle-ci soit sans cesse présente, loin de là, où l'humain peu à peu s'estompe pour laisser place à des tableaux plus architecturés, symbolisés par des ruines, des lignes, des formes géométriques qui se croisent perpendiculairement mais qui sinuent aussi à travers ce dédale.
Ces sinuosités, d'ailleurs, que l'on retrouve parcourant le sol comme autant de chemins labyrinthiques qui pourtant, permettent aussi quelquefois des rencontres.

Un vécu omniprésent

Ces lignes sont appliquées sur les toiles, créant des réseaux, des perspectives, des assemblages en 3D, nous entraînant dans son monde complexe qui nous laisse quelquefois... perplexes !
Perplexes, surpris mais toujours admiratifs parce que l'émotion submerge la maîtrise de l'artiste dans ces "perspectives dépravées", titre de l'exposition. Son œuvre est empreinte d'impressions, de suggestions, de mutations, de déconstruction où toujours le vécu de l'artiste est omniprésent. Si vous vous approchez de ses toiles, souvent de grande dimension, vous y trouvez une multitude de petits détails qui quelquefois, la dédramatisent par un trait d'humour... Heureusement. Dans quelques-uns de ces tableaux, il y a plusieurs petits tableaux qu'il s'agit d'appréhender.

C'est une exposition faite de force et d'élégance, hors normes, une vraie oeuvre originale, porteuse de la vie de l'artiste, de la vie d'une femme, intemporelle, presque irréelle.

Et c'est à la fois très beau et très touchant.