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Le 30. juillet 2014 à 23h14

Six Fours Environnement Les micro-algues viennent à notre secours

Chaque été depuis 20 ans des conférences sont tenues à l'Institut Océanographique de l'île des Embiez. Baptisées "Les Mercredis de la Mer", celles-ci sont menées par des membres de l’équipe locale ou par des scientifiques extérieurs. Ouvertes au grand public ces conférences nous apprennent une foule de choses.

Le 2 juillet Philippe Aublanc parlait de « L'hippocampe, un étrange poisson ! », le 9 juillet Alain Riva jetait un « Regard sous la mer : de la plage aux grands fonds », le 16 juillet Patrick Lelong abordait « La sexualité des poissons méditerranéens, une histoire pas si simple » et le 23 juillet, Rémy Simide racontait « Une histoire des sciences et de la technologie en plongée ».
Ce mercredi nous devions tout savoir sur «  La survie du phoque de Méditerranée : miracle ou mirage ? » avec Jean-Marie Daste, mais ce dernier ayant été hospitalisé a été remplacé au pied levé par Stéphanie Pierre, dirigeante d’une Start Up toulonnaise, AquaBioMass, pour intervenir sur le sujet épineux de « La disparition des poissons, due à la surpêche et au développement de l’aquaculture ». Titulaire d’un Doctorat de biologie Marine, la scientifique qui a fait sa thèse sur l’aquaculture a créé son entreprise en juillet 2011 et travaille précisément sur le sujet.

La mer vidée en 2049 !


Stéphanie Pierre a entamé sa démonstration sur le constat de l’effondrement des stocks naturels dus à la surpêche. Ce constat donne froid dans le dos. Avec 110 millions de tonnes consommées par an (16 kgs/an/habitant), nous avons déjà dépassé le point limite. L’industrialisation de la pêche fait que l’on va plus loin, plus longtemps, plus profond… et à ce rythme, nous aurons épuisé nos ressources naturelles en 2049, soit…demain !
Stéphanie Pierre a ensuite parlé de la pollution. Là encore la démonstration montre que du plus petit organisme à l’homme, la chaîne de la pollution atteint un niveau grave et entraîne d’importants risques sanitaires. Entre les hydrocarbures, les pesticides, les antibiotiques, les animaux et plantes marins sont de plus en plus exposés à la pollution. Le plus grave, c’est que la pollution se transmet de plus en plus du plancton à l’homme qui est au bout de la chaîne.

L’aquaculture, la solution?


Dans ce contexte, l’aquaculture apparaît comme la solution d’avenir, si ce n’est qu’actuellement les poissons d’élevage sont nourris de farine et d’huile animales de poissons venant de la mer … A l’heure actuelle, l’aquaculture représente près de 60 millions de tonnes de production, mais si elle couvre 75% des poissons d’eau douce, elle ne représente que 3% des poissons de mer. De nombreuses espèces sont issues d'un élevage maîtrisé mais d’autres variétés nous arrivent pour répondre à la demande. Il y a le saumon, bien sûr, l’ombrine, le tilope, le cobéa mais bientôt la sole, la morue, le mérou, le flétan, et le fugu très apprécié de nos voisins asiatiques. Alors, comment nourrir cette production qui augmente d’année en année? La solution viendrait de la production de micro algues comme la spiruline qui contient 65% de protéines et serait l’avenir des poissons d’élevage. Stéphanie Pierre en parle mieux que quiconque puisque c’est l’objet même de sa Start-Up.

Le prochain rendez-vous se tiendra le 6 août. Il sera animé par Christophe Pierron pour « Un festival d'images sous-marines », suivra le 13 août Stephen Baghdiguian sur « La recherche en biologie marine : une quête vers l'immortalité ! « , le 20 août Nardo Vicente, nous fera découvrir « Un Géant de la Méditerranée : la Grande Nacre » et enfin le 27 août Rémy Simide s'interrogera sur « la disparition du caviar sauvage. »

PH, le 30 juillet 2014

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Stephanie Pierre
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