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Après les Petites îles de Méditerranée en 2009, le Conservatoire du littoral a choisi à nouveau Six-Fours pour sa conférence de lancement du projet Med-Phares. Une première rencontre sur le projet avait eu lieu à Cagliari en avril dernier. Cette semaine, c’est à Six-Fours qu’ont eu lieu le comité de pilotage, la rencontre technique et la conférence de lancement avec les partenaires français, tunisiens, libanais (Tyr) et italiens (Sardaigne).

De nombreux pays, notamment en Méditerranée, sont aujourd'hui confrontés à de nouveaux enjeux autour du patrimoine bâti maritime (phares, sémaphores) et les organisations nouvellement responsables de ces sites doivent faire face à des contraintes techniques et financières pour parvenir à une bonne gestion de ces sites et des territoires adjacents.
Le projet Med-Phares a été développé autour de cette thématique émergente dans le cadre de l’Instrument Européen de Voisinage et de Partenariat (IEVP) / Programme Opérationnel Conjoint Bassin Maritime Méditerranée. Med-Phares constitue une opportunité, en s'inscrivant dans une démarche de coopération transfrontalière, de rassembler des partenaires du Nord et du Sud de la Méditerranée autour d'une thématique commune, pour contribuer à mettre en valeur le patrimoine historique et culturel lié à la navigation et la signalisation maritime, afin que les expériences de gestion exemplaire menées à l'échelle locale s'inscrivent dans une stratégie globale de Gestion Intégrée des Zones Côtières.

L'Ile du Grand Rouveau : site pilote du projet

Il s’agit avec Med-Phares de mettre en place des actions de restauration écologiques du patrimoine bâti et de l’espace naturel avoisinant. A Six-Fours, cela concerne le patrimoine historique, culturel et naturel du site du Grand Rouveau. « Notre partenariat fonctionne depuis de nombreuses années: le Conservatoire est propriétaire de l’île et la mairie le gère, très bien d’ailleurs. Mais l’intégration dans ce réseau peut aider à l’amélioration de l’accessibilité du site», explique Céline Damery, déléguée Europe International du Conservatoire du Littoral et coordinatrice du projet Méd-Phare.

Depuis 2009, l'île du Grand Rouveau est intégrée en tant qu' « île sentinelle » au sein du programme international Initiative PIM pour les Petites Iles de Méditerranée, et constitue un site expérimental méditerranéen pour la gestion des espèces envahissantes et pour la restauration écologique de ses écosystèmes. L'île a été identifiée comme l'un des trois sites pilotes français du projet Med-Phares (seul site en Provence, les deux autres sites étant le sémaphore de la Mortella et le Phare de la Pietra en Corse), et vient ainsi s'intégrer dans le réseau des dix sites pilotes méditerranéens du projet. A ce titre, le Grand Rouveau pourra bénéficier de cofinancements du projet pour la réalisation d'un diagnostic et d'un plan de valorisation en adéquation avec les espaces naturels avoisinants, ainsi que la réalisation en 2015 de quelques travaux pour l'aménagement et l'accessibilité du public (aménagement des sentiers d'accès, signalétique, restauration du bâti...). « Nous avons l’opportunité de nous intégrer dans ce réseau qui vise à promouvoir la nécessité de protéger le patrimoine du bâti maritime (phares, sémaphores) et l’espace naturel autour. Cela nous permettra d’impulser une dynamique de territoire et de mieux accueillir le public», conclut Céline Damery.

En attendant ces travaux, la conférence de jeudi a servi à promouvoir auprès du public les enjeux de préservation des phares, sémaphores et balises de Méditerranée. Elle a permis de communiquer sur le projet et les actions mises en place dans les pays partenaires en matière de conservation et de valorisation de leur patrimoine bâti maritime.

Marine Musson, Responsable valorisation du patrimoine au Conservatoire du littoral.