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Le 30. août 2014 à 16h14

Sanary Voiles classiques Week-end de navigation et de partage

Ce week-end, les passionnés de restauration et de navigation classique sont venus échanger au port de Sanary pour le rallye des Voiles classiques.

Jean-Jacques Destelle, sur son bateau Jill, de 1935. Il a restauré la chaloupe crevettière HO57 de 1929 (à droite) avant de la vendre à Pierre Valdy. Il n’en reste que deux dans le monde.

Jean-Jacques Destelle, sur son bateau Jill, de 1935. Il a restauré la chaloupe crevettière HO57 de 1929 (à droite) avant de la vendre à Pierre Valdy. Il n’en reste que deux dans le monde.

On sait que la politique de la ville de Sanary favorise les bateaux classiques. Les bateaux d’intérêt patrimonial (BIP) et les monuments historiques y sont nombreux. Du samedi 30 au dimanche 31, le rallye des Voiles classiques effectue un parcours en baie de Sanary.
Une quinzaine de bateaux classiques sont amarrés à Sanary à l’année et une quinzaine sont venus des ports environnants de Monaco à Marseille. « Les passionnés font l’effort de venir jusqu’ici. C’est une trotte de Saint-Tropez ! », explique Henri Ferbus, organisateur de l’événement. Le rassemblement est placé sous l’égide de la Société nautique, mais la mairie aide en fournissant la gratuité de la place de port.

Une régate obéit à des règles très précises alors que les "Voiles classiques" veulent plutôt rassembler tout en ayant une fonction pédagogique. Cela permet d’initier les participants au parcours sans les difficultés et les contraintes de la régate, l’ambiance y est amicale. Les « patrons » y viennent pour échanger, naviguer ensemble et comparer les bateaux. « De St Tropez à Martigues, on se connaît tous, nous sommes une secte, comme les bikers sur la route », explique Jérôme Guérin. Ce week-end, il est équipier sur le Sybille, de 1911. Normalement, il a un manchot à Toulon dont la coque est de 1957 et le moteur de 1936 : « On n'en voit plus des comme ça ».

Qu’est un classique ?


Sont classiques les voiliers en bois construits entre 1897 à 1970, rénovés et maintenus dans l’esprit de la tradition classique, sans winch électrique ou respectant la couture des voiles par exemple. Il y en a de toutes sortes. Pour donner de la cohérence à la régate, des critères sont donnés selon le respect des règles de restauration et en fonction de l’état d’origine du bateau. « Tout rentre en ligne de compte », explique Henri Ferbus. Le bateau est donc classé par taille, mais également selon des critères d’authenticité.

C’est beaucoup de travail !


Jérôme explique : « Il faut tout refaire tous les dix ans. Ces bateaux n’étaient pas conçus pour durer si longtemps. Les marins de l’époque nous prendraient pour des fadas ! » « Et ce n’est pas si facile, cela représente énormément de travail. C’est de l’acharnement thérapeutique… Ce sont des danseuses », s’exclame Pierre Valdy. « On a soit une maîtresse, soit un bateau », confirme Jérôme. « Les réparations sont chères et, quand on n’a pas assez d’argent, il faut faire soi-même. Un charpentier de marine n’approuverait sûrement pas, mais notre récompense, c’est d'entendre, lors de la première sortie, l’hélice qui chante, le bateau qui s’ébroue… Cela vous récompense de toutes les nuits blanches à travailler dessus. C’est une histoire d’amour ! J’appartiens au bateau, ce n’est pas l’inverse.»

, le 30 août 2014

Autres photos:

Jérôme Guérin, "Bosco" sur la Sybille. Les équipages préparent le départ.
Jérôme Guérin, "Bosco" sur la Sybille.