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Le 18. novembre 2014 à 17h34

Sanary Théâtre Galli Christiana Réali-Philippe Caroit : des "bobos" au tournant de leur vie

Ils sont tous les deux beaux comme c'est pas permis et tous deux ont un regard bleu Provence à tomber par terre...Ils jouent ce 9 décembre au théâtre Galli.

Les voici réunis dans une pièce de théâtre à la fois drôle et grinçante, signée de l'auteur canadien Francis Archambault : "La société des loisirs", qui a eu un très gros succès au Canada et au Québec.
C'est Philippe Caroit qui a ramené cette pièce d'un séjour au Québec :

"C'est un ami comédien qui m'a fait découvrir cette pièce à Montréal, qui a été un gros succès. Du coup j'ai décidé de la ramener en France en l'adaptant, avec l'accord de l'auteur car la langue et la culture québécoises sont quelque peu différentes en France. Comme toujours, il y a eu un long processus de production mais j'ai été aidé par mon ami Pierre Cassignard qui joue d'ailleurs dans cette pièce. Nous l'avons enfin jouée au Théâtre de Paris où nous avons eu un beau succès"

Une comédie de mœurs


"C'est une comédie de mœurs - nous explique Christiana Réali, qui n'est pas classique du tout. C'est l'histoire d'un couple de bobos (bourgeois-bohèmes !) d'aujourd'hui qui n'a jusqu'alors pensé qu'à réussir dans la vie et qui se rend compte qu'à plus de quarante ans, ils ont peut-être raté leur vie de couple.
Ils ont apparemment tout pour être heureux : ils sont jeunes, beaux, riches, ont un enfant, vont en adopter un second (chinois parce que ça fait bien et qu'ils sont douées pour la musique... et comme ils ont un piano...).
Cette révélation, ils vont l'avoir lorsque un ami vient chez eux, divorcé, sortant avec une très jeune femme, voulant jouer lui-même les jeunes et n'étant en fait que ridicule et pathétique."
Rassurez-nous : c'est vraiment une comédie ?
Philippe Caroit  : oui, une comédie drôle et grinçante à la fois, c'est un théâtre qui grattouille un peu comme seuls les nord-américains savent le faire. Ils osent aller beaucoup plus loin que les auteurs français et mélanger les genres. C'est très anglo-saxon. Ce sont des personnages qui sont pleins de certitudes mais qui ont aussi un côté pathétique car au-delà de ces apparences de réussites, ils sont un peu perdus.
Christiana Réali  : C'est à la fois très drôle et très noir, très grinçant, très cynique. Ca parle d'amour à trois, de sexualité débridée, d'adoption-gadget... C'est en fait à l'image de notre génération qui joue sur les apparences, sur l'image que l'on donne et pour finir, qui passent à côté de l'essentiel. Les propos sont quelquefois choquants, assez crus, on y dit des horreurs mais sans aucun sentiment, sans même s'en rendre compte.
Philippe, Le choix de Christiana Réali ?
C'est Pierre Cassignard, encore, qui m'a fait penser à elle. Dans la pièce nous sommes un couple qui a l'air BCBG, bien sous tous rapports, bien propres sur eux Je suis ravi qu'elle joue ma femme car nous formons à nous deux une vraie publicité du couple idéal. Ce qui n'est bien sûr pas le cas et les apparences peuvent être trompeuses. Je trouve que nous nous ressemblons beaucoup tous les deux car sous ces apparences, nous avons un petit grain de folie, nous sommes un peu "dézingués" et bien évidemment, nous avons nos failles.
C'est ce qui vous a plu, Christiana ?
J'adore l'humour noir et cette pièce me change complètement de ce que j'ai fait jusqu'à aujourd'hui. Ça dépeint notre société où tout et n'importe quoi entre dans une certaine normalité. Mais cette normalité laisse des traces. On avorte comme on va chez le dentiste alors que c'est loin d'être anodin, on adopte des petits chinois ou des petits noirs parce qu'Angelina Jolie et Brad Pitt le font. On entre dans un moule mais le moule n'est pas le même pour tout le monde.
Philippe, vous faites peu de théâtre...
C'est vrai et c'est pourtant la base, la réalité de notre métier. J'adore monter sur scène et j'essaie d'y revenir tous les deux, trois ans, toujours avec un grand plaisir. Mais c'est compliqué car le théâtre prend beaucoup de temps : les répétitions, les prolongations à Paris si ça marche, la tournée qui suit... Pour faire du théâtre, il faut refuser beaucoup de choses. Pour cette pièce, qui est un peu mon bébé, j'ai refusé un film canadien avec Monica Bellucci ! Mais après, c'est un choix.
Par contre, vous Christiana, vous en faites beaucoup !
Oui, je viens de jouer "La rose tatouée" de Tennessee Williams, "Loves letters" de AR Gurney avec Francis Huster... Des rôles très différents mais c'est la base de mon métier de comédienne. J'ai besoin d'évoluer, de m'essayer à des choses diverses, même si en France, ça reste encore un peu difficile car le public, plus que la profession d'ailleurs, a toujours envie de vous voir dans les mêmes rôles
Philippe, vous avez fait une petite escale à Toulon. On peut savoir pourquoi ?
C'est toujours un grand plaisir de revenir dans le Var. C'est une région que j'adore, j'en suis amoureux. J'y ai des attaches et j'y reviens dès que je le peux. en plus, je suis venu à Sanary en 2004 pour jouer justement au Théâtre Galli, une pièce avec la mère de ma fille : Caroline Tresca. C'était "Accord parfait".
J'aime beaucoup cette salle qui est à la fois belle et intime et où l'on est bien reçu. C'est donc aussi un plaisir de la revoir et d'y rejouer".

Nul doute que ce beau couple vous séduira ce mardi 9 décembre au Théâtre Galli.

, le 18 novembre 2014

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