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Le 3. août 2012 à 18h27

Sanary Patrimoine La famille Mazella pratique la pêche depuis deux générations

Le Saint-Joseph existe depuis deux générations et Jean-Paul et son frère Serge poursuivent l'oeuvre de leur père, et vendent pratiquement tous les jours leurs poissons.

De gauche à droite, Jean-Paul, Serge, Fanny et Jérémy Mazella.

De gauche à droite, Jean-Paul, Serge, Fanny et Jérémy Mazella.

Difficile de se balader sur le port de Sanary sans s'arrêter devant les étals des pêcheurs. La commune a souhaité les conserver et verse annuellement une subvention à la prud'homie, chaque pêcheur pouvant bénéficier d'une exonération de redevance portuaire pour une ou deux embarcations. Parmi les pêcheurs qui vendent leurs poissons sur place, on retrouve notamment Jean-Michel Céi (premier prud'homme), Thierry Brondy, le bien connu Bollani, José et Ange Gallo, Thierry Ferrer, Fabrice Milliat ou encore Fréddy Auturi, sans citer d'autres pêcheurs qui vendent des oursins.
Parmi ces pêcheurs, il y a Jean-Paul et Serge Mazella qui se sont initiés à la pêche dès le plus jeune âge avec Joseph, leur père, qui continue chaque matin à les aider à défaire les filets. Il s'agit d'une vraie petite entreprise familiale avec Fanny, vendant toujours avec le sourire la pêche du jour.
Le métier reste difficile, mais la liberté et la passion n'ont pas de prix: "on se lève à deux heures du matin, et on part du côté de Cassis et La Ciotat, on revient aux alentours de 15 heures" nous expliquait Jean-Paul qui précisait : "outre les réglementations européennes de plus en plus strictes, il y a le temps. Avant on pouvait travailler toute l'année, aujourd'hui on ne sort pas plus de 140 jours par an, et les trois dernières années ont été encore plus dures. Pour vous donner une idée, avant nous faisions nos meilleures sorties l'hiver". Et sans sortie, pas de revenus, les charges continuant quand même à tomber.
Mais Jean-Paul se montrait satisfait du mois de juillet: "on a pu sortir 18 jours contre 14 l'an dernier. On n'a pas à se plaindre de ce côté là". A bord du Saint-Joseph, les deux frères ramènent chaque jour des langoustes, des chapons, de la lotte, du merlan, des daurades...
Autre motif de satisfaction expliqué par Fanny: "à Sanary, la clientèle vient de loin! on a des clients de Marseille et d'Aubagne. En général on n'a pas de pertes et on n'a pas vraiment de soucis pour vendre le poisson, la clientèle étant fidèle toute l'année".
L'avenir s'écrit en pointillés: les pêcheurs continuent à suivre attentivement le projet de réserve autour de la zone de la Cassidaigne à Cassis: "pour l'instant il semble que les choses aillent dans le bon sens, mais nous demeurons attentifs".
Sur l'avenir de la pêche artisanale, l'optimisme est moindre: "sincèrement si on avait le crédit de notre bateau à payer, on ne s'en sortirait pas, et cela devient de plus en plus difficile, si bien que notre fils ne prendra pas la suite. Nous, on ne se verrait pas faire autre chose, la mer c'est notre vie, notre liberté. Même si cela n'est pas tous les jours facile, on a quand même de nombreux motifs de satisfaction".

D.D, le 03 août 2012

Autres photos:

Les étals des pêcheurs. Le Siant-Joseph.
Les étals des pêcheurs.