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Le musée Dumas, en collaboration avec le service sport-éducation-jeunesse, a proposé un rendez-vous exceptionnel pour les collégiens de la Guicharde. Henri Cosquer était l'hôte de marque ce mercredi matin au petit théâtre du collège. Il s'agissait d'une conférence menée par celui qui découvrit cette grotte accessible par une tunnel long de 175 mètres et qui abrite des dizaines d'oeuvres peintes et gravées du Paléolithique supérieur.
Daniel Alster, président du musée Dumas nous expliquait l'origine de cette conférence: "on s'était perdu de vue et on s'est retrouvé au festival mondial de l'image sous-marine à Marseille en octobre, d'où l'idée de cette visite. On voulait aussi permettre aux collégiens de découvrir le musée Dumas autrement". Mais Daniel Alster et Henri Cosquer se connaissent depuis bien longtemps. Ce dernier, plongeur professionnel, découvre cette grotte fabuleuse en 1985. Il l'explorera à plusieurs reprises. Puis il contacta la Direction des recherches archéologiques sous-marines (DRASM) qui mena une première expertise en septembre 1991 avec le concours du navire de la DRASM, l'Archéonaute, navire commandé par le bien nommé Daniel Alster. Voilà pour la petite histoire. Henri Cosquer est un passionné , qui ne manque pas d'humilité: "vous savez, les découvertes se font par hasard" et nous dira: "on a retrouvé en fait des tags d'il y a - 28.000 ans". L'élue, Elisabeth Coquillard, et la directrice du service sport-éducation-jeunesse, Annick Martin, vinrent assister à la seconde conférence à 10h.

Une rencontre passionnante

Pour cette matinée exceptionnelle, Henri Cosquer donna une première conférence à 8h puis à 10h, pour quatre classes de 5e. Il situa d'abord cette grotte aux collégiens, dans la calanque de la Triperie à Marseille, près du Cap Morgiou. Il raconta son itinéraire pour accéder à l'entrée de cette grotte située à 37 mètres sous le niveau de l'eau, et expliqua aux collégiens ses découvertes progressives au fur et à mesure de ses pérégrinations entre parties immergées et émergées. Inutile de dire que l'assistance restait muette face à ce voyage incroyable et ces découvertes fascinantes. D'abord des mains négatives, 44 noires et 21 rouges datées à - 27.000 ans. Puis des animaux: chevaux, bouquetins, cervidés, aurochs...Et ce qui ne manqua pas d'étonner les collégiens, la représentation de phoques et pingouins: " c'était une époque froide, il y avait beaucoup de pingouins en Méditerranée et la mer était 120 mètres plus bas. Concernant les phoques, ils ont disparu, mais il y a un couple recensé en Corse, vers les îles Sanguinaires". Il expliqua le nombre impressionnant de gravures, soulignant "la finesse du tracé". Il y a aussi des représentations sexuelles : il montra un sexe masculin puis féminin, en disant avec humour: "ces graffitis sont toujours représentés à l'heure actuelle". Il y a aussi la représentation d'un homme tué d'une lance, chose très rare.
Une conférence passionnante a ainsi été offerte aux collégiens qui n'auront jamais le loisir de visiter cette grotte dont l'entrée est condamnée, à moins que cette conférence n'ait suscitée des vocations...

La deuxième conférence a débuté à 10h en présence d'E.Coquillard et A.Martin ainsi que du principal du collège; Serge Giannoni. (Photo B.Laire)