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Il est né un crayon à la main. Il faut dire qu'il a de qui tenir, sont père étant dessinateur et peintre. Mais, s'il a toujours aimé dessiner et peindre, il s'est un peu éloigné des arts plastiques puisqu'il fut cinéaste, entre autres dans la publicité, durant trente ans.
Attiré par l'image en mouvement, il a été un jour fasciné par la danse, art on ne peut plus en mouvement.
Et le voila reprenant crayons et pinceaux et créant ses premiers tableaux intitulés "Women dancing". Ne sachant pas filmer la danse, qui est une technique très particulière, il le fait faire par un ami, spécialiste et c'est en regardant ces films que naissent ses tableaux qu'il commence à dessiner avant de passer à la peinture.

"Coup de foudre" pour Sanary !

C'est la première fois qu'il expose en France et s'il a choisi cette Galerie des Artistes et Sanary, ce n'est pas pour rien.
En anglais, il nous raconte :
"Avec ma compagne, qui est américaine, nous étions venus visiter l'est du Var : St Tropez, Ste Maxime, le Lavandou... Et nous avions décidé de nous y installer. Mais ma compagne, qui était professeur à l'Université Américaine de Budapest, a cherché une école identique. Qu'elle a trouvée à Aix-en-Provence. Du coup, revenant d'Aix, nous sommes passés par la côte et nous avons eu, comme vous dites "le coup de foudre" pour Sanary où nous avons très vite loué un petit appartement sur le port. Et c'est l'Atelier des artistes qui m'a hébergé en résidence. Aussi, je dois beaucoup à ce lieu ainsi qu'au maire de Sanary qui a facilité notre installation. C'est pour cela qu'à la fin de l'exposition, qui dure jusqu'au 13 novembre, j'offrirai une toile à la municipalité."
Ce choix devait se faire vendredi soir au cours du vernissage mais on a attendu le maire en vain. Ce ne sera que partie remise.

Le corps en mouvement

Ce beau Celte de 70 ans nous offre ici une exposition consacré aux corps et à la danse jouant avec le mouvement, l'ombre et la lumière, dans des camaïeux de bleus, gris, roses et, chose originale, l'on trouve dans l'exposition, deux ou trois toiles identiques quant à la composition mais dans des nuances différentes, ce qui donne une vision différente. Le mouvement est là, jamais flou mais jouant avec l'ambiguïté des positions et les tons pastels.
Il a construit cette exposition comme un story board (chassez le naturel !), les oeuvres étant alignées dans l'ordre où elles ont été peintes, démarrant sur les deux premières et seules qui ont été faites à Amsterdam, toutes les autres ayant été composées durant deux ans à Sanary et si toutes sont dans les mêmes tons, la dernière a un fond d'un jaune éclatant. Il rit à cette remarque :
"C'est que lorsque j'ai commencé cette exposition j'avais encore les couleurs de Budapest dans la tête. Depuis que je vis ici, le ciel, le soleil, m'ont montré d'autres couleurs, ma vision a changé et je pense que ma prochaine exposition sera encore plus vive !, les couleurs de Provence apparaîtront"
Il nous montre d'ailleurs des essais de paysages intitulés "Chemin de la plage de Portissol".

Des femmes, des hommes, des paysages...

Ce pourrait être l'objet de sa prochaine exposition mais, nous dit-il, il n'en a pas encore fini avec les corps :
"Ici ce sont des corps de danseuses, avant j'avais dessiné et peint des corps de lutteurs. Aujourd'hui, je suis toujours en recherche du mouvement et je voudrais réunir les hommes et les femmes, peut-être sous l'eau... mais avant, j'aimerais peindre des danseurs de Capoeira. Et pour cela, je cherche deux hommes qui voudraient danser nus... Si vous en connaissez, envoyez-les moi !"
Message transmis !
Milburn Foster a gardé des attaches avec Budapest puisqu'il travaille en permanence avec une galerie qui lui a permis de présenter pour la première fois cette thématique de 25 toiles dans sa ville d'adoption où il est installé depuis 2011. Il expose partout dans le monde et a été primé à la Foire Internationale d'Art Contemporain à Monaco l'an dernier.
Une exposition rare, d'un esthétisme incroyable où le corps et la danse sont sublimés par ce peintre-réalisateur qui a su mêler ces deux arts, ces deux passions que sont le cinéma et la chorégraphie.

L'Atelier des Artistes, jusqu'au 13 novembre - Rue Lucien Gueirard - Sanary