Ouest Var > Actualité > Ollioules > La ville a salué la mémoire des victimes du racisme...
Le 20. juillet 2014 à 22h48

Ollioules Commémoration La ville a salué la mémoire des victimes du racisme antisémite

Dans la simplicité et le recueillement, la Ville s’est associée, dimanche matin, à la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux « Justes » en présence de Samuel Moha, Président de la Communauté israélite de la Seyne sur Mer.

Robert Bénéventi, Maire d'Ollioules, au cours de son allocution

Robert Bénéventi, Maire d'Ollioules, au cours de son allocution

« En cette journée nationale à la mémoire des victimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux « Justes » de France, je fais le vœu que la « Culture de la Paix » soit enfin déclarée patrimoine mondial de l’humanité ». C’est par cette phrase que Robert Bénéventi, Maire d’Ollioules, a terminé son allocution, dimanche matin, place Marius Trotobas, devant un public composé essentiellement de personnalités officielles, notamment de Samuel Moha, Président de la Communauté israélite de La Seyne, de nombreux membres du conseil municipal de la majorité comme ceux du PS (mais sans la présence des élus du FN), le Maire du Beausset, le Capitaine Mopin, représentant le Chef de Corps du 519ème Groupe de Transit Maritime, Miss Ollioules, les porte drapeaux, les associations patriotiques

Le chant des Marais


En prélude à cette cérémonie orchestrée par Jacques Thimoléon, a été exécuté le chant des Marais aux accents si douloureux, si émouvants, avant que Samuel Moha, aux côtés de son frère Benjamin, ne rende hommage aux « Justes » de France, ces rares Français qui avaient, durant la deuxième guerre mondiale, au péril de leur propre vie, bravé les foudres des nazis pour sauver des juifs, simples particuliers, simples fonctionnaires qui prévenaient quand des rafles devaient avoir lieu ou qui fournissaient de faux papiers.

Au cours de son intervention, Robert Bénéventi, Maire d’Ollioules, a souligné que la commune à participé à cette cérémonie depuis sa création en 2000, mais qui depuis cinq ans se déroule désormais face à la Mairie annexe, l’ancien hôtel Carbonnel, lieu chargé d’histoire, celle des années noires de l’occupation des nazis qui y avaient installé leur Kommandantur, nazis qui n’avaient rien à redouter de la délégation non élue installée par le gouvernement de Vichy à la tête de la commune.

Sur les lieux de la Kommandantur


Il s’agit donc d’un lieu particulièrement symbolique pour y dénoncer les crimes commis au nom du racisme.

Et le Maire d’ajouter : « Malgré l’arrivée de 3.000 militaires allemands, et fort heureusement, les nombreux résistants ollioulais et l’esprit villageois protecteur permirent la réalisation de nombreux petits miracles. C’est un gendarme d’Ollioules qui va, la veille de son interpellation, prévenir la femme d’un médecin juif de la rue Gambetta qu’il faut partir en toute hâte…Des agriculteurs ont pu également aider des familles potentiellement recherchées, les lieux d’exploitation étant favorables à un hébergement discret ».

Hommage à « l’oncle » Marius


Robert Bénéventi a enchaîné : «  C’est un élu démissionnaire, Marius Trotobas, pour cause d’occupation ennemie, qui a fait preuve, avec son épouse Lucie, de la plus grande sollicitude pour une famille juive menacée de déportation. En effet, en 1943, Robert Monteux, alors âgé de 6 ans et sa grand-mère, fuyant les persécutions nazies, ont trouvé refuge chez monsieur et madame Trotobas. Le père de Robert Monteux avait souhaité mettre à l’abri chacun de ses enfants chez des familles amies. C’est avec un grand courage que Marius Trotobas a fait passer le jeune garçon pour son neveu et les a cachés, lui et sa famille, au cœur du café de ses parents, au nez et à la barbe de l’occupant ».

Et le Maire de souligner que lors de l’inauguration du giratoire qui porte aujourd’hui le nom de ce patriote et ancien maire de la commune, Robert Monteux était présent, particulièrement ému à l’évocation de son sauveteur qu’il continue d’appeler « oncle Marius », avant de conclure : « Notre présence sur la place Marius Trotobas aujourd’hui est un symbole fort de reconnaissance, et je ne voyais pas d’autre lieu pour cette cérémonie »

Ukraine, Palestine : un rappel à l’actualité


Après avoir rappelé que le « monstrueux attentat contre un avion de ligne avec 298 personnes à son bord et l’éternel conflit entre palestiniens et israéliens nous font surtout penser aux conséquences premières, car les victimes innocentes et les familles en deuil et dans la souffrance, de ces initiatives belliqueuses que nous ne souhaiterions plus connaître », le Maire a donné lecture du message que Kader Arif, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Défense a adressé à la population française.

Le message de Kader Arif


Dans ce texte, le ministre délégué rappelle que voici 70 ans, les Parisiens étaient victimes de crimes abjects, la rafle du Vel d’Hiv, les 16 et 17 juillet 1942, s’étant soldée par la déportation de 13.152 Juifs, rafle suivie de beaucoup d’autres qui ont conduit plus de 75.000 Juifs vers des camps d’où on ne revenait pas. Mais dans son message, Kader Arif rend aussi hommage à ces Français qui ont résisté à l’idéologie de Vichy, qui, au péril de leur propre destin, ont accepté de sauver des juifs. Ils ont été honorés du titre de « Juste ». En France, on en a recensé 3.760. Marius Trotobas n’en fait pas partie. On se demande bien pourquoi.

F.K., le 20 juillet 2014

Autres photos:

Samuel Mohan, Président de la Communauté israélite de La Seyne au cours de son intervention saluant le courage des "Justes". Le Capitaine Mopin, du 519ème Groupe de Transit Maritime, salue les porte drapeaux
Samuel Mohan, Président de la Communauté israélite de La Seyne au cours de son intervention saluant le courage des "Justes".