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Le 4. février 2013 à 09h48

Le Brusc Environnement L’institut Océanographique Paul Ricard au secours de la lagune du Brusc

Un peu comme "L’île Mystérieuse" de Tintin et son château, l’Institut Océanographique Paul Ricard sur l’île des Embiez, est connu sans que l’on sache vraiment ce qu'il s’y passe. Nous avons rencontré Nardo Vicente, le responsable scientifique de l’institut, qui nous informe sur les recherches qui y sont faites.

Nardo Vicente avec le plan de protection de la lagune du Brusc, établi en 1975...

Nardo Vicente avec le plan de protection de la lagune du Brusc, établi en 1975...

Paul Ricard a créé l’Institut Océanographique qui porte son nom en 1966 sur l’île des Embiez. C’était en réaction contre l’une des premières pollutions industrielles en Méditerranée. D’abord appelé Observatoire de la mer, l’association est devenue la Fondation scientifique Ricard - Observatoire de la mer en 1975, puis Fondation Océanographique Ricard en 1979, prenant son nom actuel d’Institut Océanographique Paul Ricard en 1991.
C’est en 1972 que Nardo Vicente, alors en poste à Marseille à la station marine d’Endoume, est sollicité pour prendre en main les destinées du futur observatoire de la mer, dans le cadre du projet Ecotron. Ce projet vise à optimiser la production aux zones littorales, de plancton, coquillages et poissons, la chaîne alimentaire en milieu marin. Ce programme a d’ailleurs considérablement contribué à la réputation de l’institut.
A 76 ans, Nardo Vicente continue de travailler par passion et bénévolement pour l’Institut Océanographique Paul Ricard, et nous parle de la lagune du Brusc.

La lagune du Brusc, milieu de référence en péril


« La lagune du Brusc est notre milieu de référence depuis l’origine. Au début des recherches de l’institut, c’était un milieu écologique incomparable. Ce n'est malheureusement plus le cas aujourd'hui. »
Bien que l’accent ait été mis sur la protection et que le label Natura 2000 ait été obtenu en 2004, le milieu s’est considérablement dégradé depuis quatre ans. Déjà en 1975, Nardo Vicente et son équipe, avaient proposé un périmètre de protection qui n’a toujours pas été mis en place malgré l’obtention du label. Une étude a été faite sur les courants et la biodiversité. Des solutions ont été proposées et un dossier déposé en mairie. Pourtant celui-ci semble être resté lettre morte.
L’étude faite sur la lagune prouverait que l’apport de sable à la plage du Cros serait à l’origine de la dégradation des fonds. Lors des tempêtes, le sable déposé sur la plage serait emporté au large et viendrait recouvrir et étouffer les posidonies et les herbes, empêchant leur reproduction, ainsi que celle de nombreux organismes. Les mouillages dans ce secteur auraient aussi été mis en cause, sans qu’ils soient eux non plus modifiés. L’Institut Océanographique aurait proposé à la ville une possibilité pour reconstituer la plage sans apport de sable, par la méthode Algart, ainsi qu’un plan de mouillage, avec des bouées d’amarrage spécifiques (système harmony).
L’Institut Océanographique Paul Ricard a beau être un institut de recherche international, il se préoccupe pourtant de notre bien-être local. Nardo Vicente regrette juste que les réactions administratives soit si lentes.

Pour la mairie, les causes de la dégradation des fonds seraient multiples


Joseph Mulé, premier adjoint, estime quant à lui que les actions menées dans la lagune n'ont pas manqué ces dernière années: réduction significative du nombre d'embarcations et de l'espace de navigation, respect d'une charte environnementale opposable à chaque plaisancier. Pour ce qui concerne l'ensablement constaté, il précise qu'une « étude particulière a été décidée dans le cadre des actions à conduire dans le périmètre Natura 2000 ». Les causes de la dégradation des fonds seraient multiples. La mairie attendrait donc les résultats définitifs de cette étude « avant de tirer des conclusions hâtives  et notamment sur l'importance de l'impact de l’apport de sable sur la plage du Cros».

HP, le 04 février 2013

Autres photos:

Et avec celui retenu pour l'obtention du Label Natura 2000, en 2004. Les similitudes sont frappantes. Le centre de recherche en bordure de mer et des anciens marais salants Les infos Natura 2000, visibles au Musée Océanographique de l'ile des Embiez
Et avec celui retenu pour l'obtention du Label Natura 2000, en 2004. Les similitudes sont frappantes.